Très tôt le matin, le grand marché de Madina dans la commune de Dixinn est envahi par les vendeuses en bordure de route. Si certaines ont un lieu pour s’installer d’autres par contre préfèrent exposer leur marchandise pendant les heures de pointe, ou quand il y’ a l’embouteillage. Ces mères de famille rencontrent également des difficultés pour subvenir à leur besoin.
Un tas d’habit sur la tête, ruisselante de chaleur, Bangoura Bountouraby est vendeuse au grand marché de Madina, précisément à Avariyah. Depuis deux ans, cette dame mène son commerce dans ce marché. Tantôt, elle revend des habits, d’autres fois selon son budget elle s’intéresse aux aliments. Cependant, Bountouraby précise qu’elle a du mal à épuiser sa marchandise « à Avariyah, il nous est très difficile de finir nos marchandises. Ce n’est que pendant les fêtes ou à l’approche des festivités de fin d’année que nous gagnons quelque chose. Hors mis ces jours, nous sommes obligées de passer des semaines avec une marchandise » explique-t-elle.
Sous la pluie ou le chaud soleil, ces braves femmes sont toujours présentes à Avariah aux heures de pointe ou pendant l’embouteillage malgré les conséquences liées à ce business « avec celles qui ont des places fixes on peut s’insulter tous les jours. Vu l’état de notre économie l’achat est morose, après la vente le soir nous avons un problème de voiture. Il est difficile d’avoir des taxis ou un minibus, les chauffeurs font des tronçons ce qui diminue notre budget, certaines préfèrent marcher à des kilomètres pour rentrer » témoigne-t-elle.
Au-delà de ces difficultés rencontrées sur le terrain, survient le problème d’insalubrité alors que les vendeuses paient tous les jours le droit de marché pour l’assainissement des lieux « on est obligée de payer le billet du droit de marché qui au retour n’est pas balayé. Chacune balaie sa propre place pour pouvoir s’installer, nous nous côtoyons avec les saletés et dès fois des matières fécales qui nous empêchent de respirer. En plus, le problème de latrines pousse certaines personnes à faire leur besoin naturel sous les tables » dénonce-t-elle.
Tout comme Bountouraby Bangoura, elles sont nombreuses ces braves femmes qui mènent ce quotidien. Ayant plusieurs bouches à nourrir, elles sont obligées de sortir pour avoir la dépense journalière pour leurs enfants.
Korka Bah 622611241