Malgré plusieurs campagnes que jouent le ministère de l’action sociale et les ONG de défense du droit des femmes et des enfants sur les aléas de cette pratique, la population guinéenne continue toujours à envoyer leurs filles en excision. Le moment propice est bien sûr pendant les vacances qui coïncident avec la période d’hivernage. Cette fois le ministère de tutelle envisage à travers la direction nationale de la promotion féminine et du genre, plusieurs activités pour contrecarrer les mutilations génitales féminines.
Pour cette année, la feuille de route du ministère de l’action sociale de la promotion féminine et de l’enfance concernera tous les départements ministériels concernés par une vaste campagne. Au niveau du ministère de la santé « ce ministère a pris un acte interdisant la pratique d’excision dans les structures sanitaires ; donc il faut donner effet à cet arrêté, un plaidoyer pour que l’acte pris par le ministre de la santé soit appliqué. On prévoit à cet effet d’associer l’ensemble du corps médical à suivre une formation dans la zone spécifique de Conakry qu’à l’intérieur du pays sur un code de bonne conduite, et une déclaration d’abandon de la pratique médicalisée par ces professionnels » annonce Souleymane Camara point focal à MGF en service à la direction nationale de la promotion féminine et du genre.
Sur le plan éducatif et religieux, les autorités de ces différents départements ont aussi un rôle à jouer pour dire non à cette pratique « depuis l’année passée, on a introduit des modules sur la pratique des MGF, à l’ouverture prochaine ces modules seront enseignés dans les écoles. Les religieux ont un pacte avec nous, une fatwa a été prise par ce département pour démarquer la pratique de l’excision de la religion. Il s’agira de vulgariser cette fatwa au niveau régional » ajoute-il.
Côté sécurité, l’Office de Protection du Genre de l’enfant et des mœurs OPROGEM aura pour tâche d’interpeller ceux qui font cette pratique « il s’agira pour ce ministère d’aller aussi à l’échelle de l’application par rapport à l’application de la loi, il faut qu’il y’ait des interpellations sous la base des dénonciations des ONG qui ont été formées, et il y’a un numéro vert que tout citoyen peut appeler le 116 pour signaler des cas d’excision en Guinée » prévoit M. Souleymane Camara.
Malgré quelques condamnations, le ministère de l’action sociale n’est pas satisfait de la sentence qu’on afflige aux coupables et invite le ministère de la justice à être strict dans les condamnations « c’est vrai qu’il y’a eu des condamnations, mais les peines prononcées sont des amandes avec sursis, donc il faudrait l’application effective des lois qui impriment la pratique de l’excision » renchérit le point focal.
Enfin, les ONG locales auront aussi pour mission de s’adresser directement aux communautés sur la protection de l’enfant « Ils s’adresseront directement aux communautés qui vont être habilitées à la protection de l’enfant et de la femme y compris les MGF. Au finish, ces communautés volontairement vont déclarer définitivement l’abandon de la pratique au sein de leur communauté » conclu-t-il. Toutes ces activités seront couronnées par une bataille médiatique à travers des conférences–débats, des tables rondes, des reportages et spots publicitaires.
Pour rappel les dernières statistiques selon la prévalence nationale est de 97%, ce qui place la Guinée au 2ème rang mondial et au 1er rang dans la sous-région africaine. Selon le point focal, cette statistique a légèrement évolué, les résultats de la dernière enquête démographique de la santé ont rabaissé le taux à -0,02% très peu significatif, un résultat qui n’est pas encore officiel.
Hasso 623125203