Mesdames, Messieurs, Chers Compatriotes,
Nous voici une nouvelle fois, en ce 28 Septembre, date sanglante de notre histoire qui nous rappelle le massacre perpétré ce 28 Septembre 2009 au stade du même nom.
Le 28 septembre? Un jour pas comme les autres, c’est un jour sombre de notre histoire. En ce jour précis, différents corps de forces de défense et de sécurité ont réprimé dans le sang une manifestation pacifique, violé des femmes en plein jour, caché des corps dans des fosses communes.
Le plus étonnant c’est que c’est un massacre qui ne doit rien ni à la guerre, ni aux combats, c’est tout simplement un massacre qui a été planifié pour empêcher les opposants et leurs sympathisants de s’exprimer sur le refus de la probable candidature du chef de la junte à l’élection présidentielle.
Aujourd’hui, j’ai une pensée pour les victimes, pour leur famille, et je me joins à elles pour réclamer justice pour le massacre perpétré le 28/09/2009.
Nous voulons que les bourreaux des victimes soient enfin traduits devant la justice, qu’ils soient jugés et condamnés. Nous voulons la justice, la vérité, la simple reconnaissance des faits. Nous la voulons pour notre peuple afin que les jeunes n’oublient pas, afin que demain il n’y ait pas de déni de ces actes atroces qui ont été perpétrés en ce jour sombre. Nous ne voulons pas que les victimes soient oubliées.
Nous souhaitons que cette journée devienne une journée de commémoration nationale, qu’une stèle soit érigée en mémoire de ces victimes.
Nous voulons que justice soit rendue au nom du peuple, au nom de tous les Guinéens.
Pour faire notre deuil, pour finir d’enterrer les morts, les familles ont besoin que justice soit rendue, nous voulons que les victimes rentrent dans l’histoire comme des martyrs, parce que ce sont des martyrs de la Liberté.
Monsieur le Président de la République, Nous vous interpellons en tant que le premier Magistrat du pays, afin que la vérité soit restituée sur ce massacre, afin d’apaiser les familles des victimes, afin que les morts puissent reposer en paix, afin que les familles puissent faire leur deuil, afin de vous rappeler que cette histoire n’est pas terminée, et que les victimes vous réclament justice.
Monsieur le Président de la République, cela fait aujourd’hui 8 ans, que les auteurs de ce massacre circulent en toute liberté sans être inquiété.
Monsieur le Président de la République, il est tant que la lumière sur ce massacre soit faite, car cela ne nous honore pas, cela n’honore pas notre pays, il s’agit tout de même d’un massacre planifié, organisé, un crime contre l’humanité qui a fait pas moins de 156 personnes tuées et 109 femmes violées.
Monsieur le Président de la République, nous souhaitons tourner la page sombre de notre histoire et nous tourner vers l’avenir ou nous espérons qu’un avenir radieux nous attend, mais nous ne pouvons pas tourner cette page sans comprendre, sans savoir ce qui s’est réellement passé, sans situer les responsabilités, sans que les protagonistes ne soient jugés.
Monsieur le Président de la République, en acceptant que la lumière soit faite sur le massacre du 28 /09/2009 vous briserez le cycle de l’impunité, de l’injustice qui règne dans notre pays. Vous redonnerez de l’espoir à toute une génération, et chaque Guinéen éprouvera une immense fierté, et aux magistrats, la joie du travail accompli.
Je réitère toute ma compassion aux familles des victimes.
Vive la Guinée !
Marie Madelaine Dioubaté Présidente du Parti Ecologiste de Guinée (PEG)