Le jardinage est l’une des activités que la plupart des femmes pratiquent en Guinée. La sous-préfecture de Morodou à 25 kilomètres de la préfecture de Mandiana n’en fait pas exception. Crée il y’a belle lurette par les braves de la localité, le jardin SABARI-BENKADI, est un domaine de plaine situé au côté ouest de Morodou juste en partance pour Koundian.
Ces travailleuses ont bénéficié d’un lot de grillage de fer en 2012 par le PDSD (Projet du Développement Social Durable), dirigé par Ousmane Coulibaly alias Tolo. Un don financé par la BAD (Banque Africaine de Développement) en partenariat avec le gouvernement guinéen, avec une participation communautaire de dix pour cent en agrégats, qui par ailleurs a permis de mettre en clos une superficie de huit hectares et obvier la divagation des domestiques.
Pour satisfaire leur besoin économique et celui de leur famille, nombreuses sont ces femmes, jeunes mariées, vieilles qui ont voué leur vie à cette activité informelle, rémunératrice de revenu. Le travail est quotidien, du matin au soir, elles travaillent avec labeur et d’intérêt mineur. Tomates, oignons, gombos, choux, piments, aubergines et autres légumes y sont cultivés, ensuite ravitaillés dans les marchés ruraux, urbains aux populations de Mandiana.
Les deux groupements sont dirigés par deux vieilles femmes, occupant respectivement les postes de présidente Alamako DIAKITE et de vice-présidente Aminata BAYO « nous travaillons, nous évoluons dans une harmonie totale. Tout se passe bien entre nous les femmes, sans problème. Comme son nom l’indique Sabari-Benkadi c’est à dire paix, unité, amour est approprié au moment de l’hivernage, par ce qu’il pleut et la terre devient humide, facile à travailler. Pendant la saison sèche, la terre est moins appropriée à la culture, car il faut de l’eau, d’engrais organiques; comme les cendres, fumiers domestiques ainsi que les engrais minerais que nous achetons dans les marchés pour rendre le sol fertile aux plantes » explique la vice-présidente.
Evoquant la rentabilité de ce terrain, la Présidente précise que cela dépend de l’effort fourni « le bénéfice que nous obtenons dépend des efforts consentis dans le travail. Le piment par exemple, la récolte est vraiment rentable, chaque semaine on peut avoir un sac de cinquante kilogrammes, pour l’aubergine, deux sacs… » Notifie Mme Alamoko Diakité.
Même si ces braves femmes du pays travaillent d’arrache-pied pour être autonome, elles rencontrent souvent des difficultés dans le jardin « Nous avons au total cinq forages, dont deux fonctionnels et trois autres présentement non-fonctionnels. Cela est un sérieux obstacle pour les travailleuses pendant la saison sèche. Il y’a aussi les insectes, chenilles nuisibles qui endommagent nos cultures et mettent à zéro notre travail » liste la Présidente.
Agée d’une trentaine d’années, Fatoumata Sidibé jardinière dans ce domaine parvient à joindre les bouts grâce à ce travail « Ce travail m’est rentable, depuis que je l’ai connu, je ne suis pas confrontée aux difficultés qui agenouillent mon foyer, tous les jours, je suis apte dans ce jardin pour avoir de quoi me satisfaire et satisfaire mon foyer » se réjouie-t-elle.
Alamako Diakité au nom des deux groupements, a remercié le projet PDSD qui a investi pour la réussite de ce jardin avant d’interpeller le gouvernement guinéen et des personnes de bonne volonté à leur venir en aide.
Ce genre d’action devrait motiver toutes les parties prenantes à aider ces femmes qui œuvrent pour un développement durable, mais aussi inviter d’autres femmes à en faire autant.
Paul SANDOUNO envoyé spécial, Mandiana