Douze ans après les douloureux événements qui ont eu lieu le 22 Janvier 2007, la Présidente du Conseil Economique et Social CES, se souvient encore de cette journée. A ce temps, elle était syndicat au compte de la CNTG. Invitée chez nos confrères de la radio Familia Fm, Hadja Rabiatou Serah Diallo, explique le contexte de cette grogne de la population guinéenne.
« 2007 c’est aussi hier, mais on a tendance à oublier, une lutte syndicale simple mais ça été une lutte de tout le peuple de Guinée et en particulier les jeunes, parce que les jeunes ont été instrumentalisés, motivés pour saboter cette lutte. Mais les jeunes se sont dits qu’il s’agit de l’avenir de la Guinée donc ils se sont fortement mobilisés » se souvient-elle.
Poursuivant sa narration, Hadja Rabiatou Serah Diallo est revenue sur cette journée mémorable « on était à la bourse de travail, cependant on ne savait pas qu’une marche avait débuté vers Cosa et consort avec les jeunes et les femmes qui se sont mobilisés aussi. Je vois encore des personnes âgées avec des seaux d’eau qui donnaient à boire qui versaient l’eau sur les gens sur la route, donc je pense que c’est un moment à ne pas oublier parce que ça n’a pas été la lutte d’une personne ou d’une race ou d’un groupe d’hommes, ça été une lutte de tout le peuple de Guinée que tu sois jeunes, femmes, religieux on était bien structuré avec les institutions républicaines, avec la société civile et c’est pour ça d’ailleurs on avait les forces vives qui avaient demandé que la journée ne soit pas oubliée. Qu’elle soit inscrite en lettre d’or en République de Guinée. Malheureusement tout le monde n’a pas soutenue, les images existent encore des jeunes chantaient l’hymne nationale, c’est en ce moment qu’ils ont été tirés, certains sont rentrés dans les cimetières, d’autres vers l’hôpital Donka et ont été poursuivis là-bas, il y’a eu des blessés, beaucoup de morts. C’est encore les jeunes qui ont perdu beaucoup plus, parce que ce sont eux qui étaient sur le terrain, force est de le reconnaître » rappelle-t-elle.
Pourquoi la population guinéenne s’est levée en un seul mouvement de contestation à ce temps, la présidente du CES répond « c’est en prélude des investigations auprès de tous les travailleurs. C’était une revendication purement syndicale pour savoir comment les travailleurs vivaient, leur mode de vie. Et puis le panier de la ménagère, mais nous avions vue avec la grève d’avertissement qui a eu lieu en novembre 2005 que la CNTG seul ne pouvait pas aller, il fallait tendre la main aux autres donc nous avons interpellé les autres centrales syndicales mais c’est l’USTG seule qui a accepté de se joindre à nous, donc en 2006 comme ils étaient beaucoup plus installés dans le secteur privé, nous avions convoqué un conseil syndical. Ce n’est qu’en janvier 2007 après avoir déposé l’avis de grève que l’ONSLG et l’UDTG sont venus se rallier à la CNTG. C’est ainsi que tout est parti de la bourse de travail et avant le 22 janvier, le 17 janvier, on avait écouté sur les ondes la négociation est terminée, alors qu’on n’était pas autour de la table. On a décidé de descendre dans la rue et d’amener la lettre ouverte au président de l’assemblée nationale de l’époque pour lui demander la vacance du pouvoir vue que le Président avait bien commencé mais avec la maladie et puis le système qui était là, il n’arrivait plus à gérer le pays comme il se doit … » narre-t-elle.
Aujourd’hui, les victimes de ce massacre, se sentent oubliées et demandent que justice soit rendue.
Korka Bah 622 61 12 41