Après une réunion tenue le 03 février dernier entre les acteurs impliqués dans la confection du pain en Guinée et le ministère du commerce, notamment le ministre Boubacar Barry, cette rencontre a été sanctionnée par l’annonce de la baisse du prix du pain dès le 4 du même mois.
Sur le terrain, alors que nous sommes toujours au mois de février, cette annonce n’est pas du tout respecté. Le morceau de pain qui se revendait à 1500 GNF est actuellement à 2000 GNF et la niche à 3 500 GNF.
Interrogé sur la question, Barry Idrissa employé dans un four donne les raisons pour lesquelles cette denrée tarde à revenir à son prix initial <<la location est très chère ; le bois pour la cuisson du pain aussi, nous achetons 4 pour 5 000 GNF et nous en utilisons pour 110 000 GNF par jour. La levure l’année surpassée, le paquet était à 12.000 GNF et ça ne fait que monter au fur et à mesure. Aujourd’hui, on se retrouve à 20.000 GNF le paquet. Le prix de la farine aussi a grimpé>> Nous confie-t-il.
Poursuivant, monsieur Barry n’a pas manqué de signaler la hausse du prix du carburant <<c’est le moteur qu’on allume pour bien mélanger le pain, puisque, même si nous sommes une boulangerie traditionnelle, nous avons une machine pour ça. On ne le fait pas à la main. Il faut mettre du gasoil dans ça aussi. Donc, vous voyez, il y a beaucoup de dépenses>> Rajoute-t-il.
Côté commerçants, les usines de fabrication sont les principaux responsables de cette hausse c’est le cas d’El hadj Mamadou Samba Diallo, détaillant de sac de farine à Matoto depuis plus de 10 ans <<Ils (les usines NDLR) nous donnent la farine à 225 000 GNF, nous revendons à 230.000 GNF. Donc toute la marge qui est dedans, ce sont les 5.000 GNF. La location du magasin, le frais du débarquement et le chargement des clients viennent dans les 5.000 GNF là. Donc nous pratiquement, nous n’avons pas 3.000 GNF d’intérêt dans la vente d’un sac de farine. Ce qui veut dire que nous travaillons pour les usines. Nous travaillons dans le vide, nous les détaillants. C’est l’usine et le boulanger qui gagnent>> indique-t-il.
Cette flambée ne préoccupe pas que les commerçants et boulangers, la population aussi y compris les marchandes se plaignent. Mme Mariama Ciré vendeuse de Haricot s’exprime en ces termes <<c’est simplement pour ne pas perdre mes clients fidèles que je vends encore. Sinon je ne gagne pas assez actuellement avec cette augmentation du prix du pain>> Déplore-t-elle.
Des citoyens rencontrés dans la capitale, restent pessimiste quant à la baisse du prix du pain.
Mansaré Soumah Naby Moussa