Depuis l’apparition du COVID-9 en République de Guinée, la psychose règne dans les ménages. Quand une personne est malade, elle a peur de se rendre dans les structures sanitaires pour suivre un traitement. Elle préfère rester à la maison et acheter des calmants dans les pharmacies ou migrer vers la pharmacopée. Dans la région de Kindia, des citoyens préfèrent se débrouiller dans les quartiers à travers les cliniques privées.
Cette situation préoccupe à plus d’un titre les responsables des structures sanitaires de Kindia. Au centre de santé de Manque Pas, la responsable chargée de la vaccination Tenen Camara dénonce la faible fréquentation des patients « Depuis l’apparition de cette maladie de Coronavirus en Guinée, la fréquentation a beaucoup baissé. Par exemple ici Avant l’arrivée de la maladie, le lundi on pouvait vacciner plus de 60 enfants, mais actuellement si on vaccine beaucoup c’est 20 enfants. Le nombre d’enfants qu’on recevait variait entre 144 à 350 enfants par mois mais actuellement on reçoit que 30 à 35 enfants par mois. Les femmes enceintes on pouvait recevoir Plus de 150 par mois mais de nos jours c’est 40 à 45. Mais avec la sensibilisation, la tendance commence à changer petit à petit » affirme-t-elle.
La faible fréquentation des structures sanitaires a provoqué la baisse des recettes. Selon Docteur Alpha Ousmane Barry chef du centre de santé de Manque Pas, la recette de consultation curative a complètement baissé depuis l’apparition de cette maladie en Guinée « Avant on pouvait faire 60 consultations curatives par jour mais à date on reçoit que 3,4 ou 9 par jour; Avant le centre de santé faisait rentrer 7 millions de Francs guinéens par mois, mais avec cette pandémie de COVID-19, les recettes ont baissé jusqu’à un million cinq cent ou deux millions » précise le patron dudit centre.
Le manque d’informations crée souvent la confusion. A savoir pourquoi certaines femmes refusent de fréquenter les structures sanitaires durant cette période, une femme qui a accepté de répondre à nos questions sous anonymat explique en ces termes «quand tu pars actuellement à l’hôpital, à la rentrée ce sont des Hommes en tenue qui contrôlent et ils ont un appareil pour prendre la température et si ta température est élevée ils vont te mettre à côté. Ensuite, on a appris que la maladie de Coronavirus peut attraper le bébé sans attraper la maman, donc on a peur d’envoyer les enfants. Si tu as une maladie qui ressemble au palus et autre est-ce que tu vas aller là-bas? Je ne crois pas » notifie-t-elle.
Ce témoignage n’est pas partagé chez Christiane HABA une citoyenne rencontrée au centre de santé de Manque Pas «la meilleure façon c’est de faire confiance aux médecins et d’envoyer les enfants pour le traitement. J’appelle les autres femmes qui sont à la maison de faire comme moi de venir se faire soigner surtout les femmes en état de famille et les nourrices » conseille-t-elle.
De l’hôpital régional Alpha Oumar Diallo en passant par le centre de santé de Manque Pas, le constat reste le même. Tout de même les responsables de ces structures sanitaires promettent de multiplier la sensibilisation pour rétablir la confiance entre citoyens et personnel de santé.
Mamadou Samba Diallo 657835989