La région de Boké n’est pas seulement une zone d’exploitation minière, elle regorge aussi un grand nombre de plaines et de bas-fonds, même si beaucoup restent encore inexploités dans ce domaine par faute de moyens et d’investissements réels de l’État.
Pourtant depuis l’investiture du Président Alpha Condé en 2010, il s’est engagé à faire le secteur de l’agriculture, une priorité et accompagner ces agriculteurs, mais très malheureusement le constat réalisé sur le terrain prouve à suffisance que le besoin est encore grand.
A Boké dans la sous-préfecture de Kolaboui, les dernières pluies annoncent grandement la reprise des travaux champêtres chez les légumiers. Un travail qualifié de très dur.
Néanmoins, elles sont plusieurs femmes qui se lancent dans cette activité génératrice de revenue et parfois même se constituent en un groupement de femmes.
Pour y arriver, plusieurs étapes sont à franchir. Adama Kalabane une quadragénaire rencontrée dans son champs nous apprend le processus « d’abord nous reprenons le travail dès les dernières pluies en pompant les herbes à l’aide des herbicides qu’on achète, et attendre jusqu’à ce qu’ils pourrissent, les ramasser et jeter, ensuite nous cherchons des hommes pour faire les buttes et après creuser les trous » explique-t-elle.
L’autre étape, c’est comment avoir les intrants « c’est à ce niveau que ça nous coûte très cher, actuellement nous payons les déchets de poule à 45 mille et un sac d’engrais à 400 mille. Et il faut acheter plusieurs sacs selon l’étendue de terre exploitée, ce sont ces déchets qu’on verse dans chaque trou avant de planter définitivement nos plantes récupérés à la pépinière et attendre après plusieurs semaines avant de mettre l’engrais. A ne surtout pas oublier de désherber pour favoriser leur évolution jusqu’à la production, quelques fois même les arroser si le bas-fond est tarissant, et on attend maintenant la récolte» A-t-elle rajoutée.
Ce qui est surtout déplorable d’après plusieurs de nos intervenantes, reste l’impact environnemental causé par les mines qui affecte sérieusement la production des légumes.
Il faut que l’État réglemente le secteur minier en imposant les règles de l’exploitation minière dans le respect strict de l’environnement. La terre de Boké connue pour sa fertilité depuis toujours, pourrait perdre sa valeur si rien n’est fait dans quelques années.
Seydouba Bangoura pour actualitefeminine 620 236 416