L’orphelinat Espoir des enfants de Kindia sis dans la sous-préfecture de Damakania située à 7 km de la commune urbaine de Kindia souffre d’un manque de soutien. Les responsables de ce centre sont confrontés à d’énormes difficultés liées à la nourriture, au logement et également à la formation des enfants.
Délocalisé à Damakania en 2020 par manque de places, ce centre était au quartier Abattoir. Cet orphelinat qui regroupe 30 enfants dont 13 filles n’a bénéficié d’aucune assistance de la part de l’État guinéen. Les responsables se débrouillent comme ils peuvent pour tenter de redonner le sourire à ces enfants orphelins.
Charles Yaradouno directeur dudit centre raconte le calvaire « nous avons des difficultés par rapport à la nourriture, aux lits, aux matelas et beaucoup d’autres problèmes. Pour la nourriture, chaque jour nous mangeons 150.000 francs guinéens comme dépense » annonce-t-il.
Mais comment gagnent-ils cette dépense ? M. Yaradouno donne quelques précisions « Dieu nous a aidé, on a eu des gens qui ont parrainé certains enfants. A la fin du mois, ils envoient leurs cotisations pour les enfants qu’ils ont parrainé on prend ça pour payer la nourriture » indique-t-il.
Du point de vue logement, l’orphelinat rencontre également quelques difficultés « nous sommes en location et nous payons 3 millions GNF par mois. Les enfants sont installés dans 2 salles, une salle pour les filles et une autre salle pour les garçons mais nous sommes en manque de matelas et des lits pour les enfants » notifie-t-il.
Côté éducation, les responsables ont inscrit les enfants à l’école privée Aminata Kébé. Au compte de l’année 2020-2021, ils ont payé 17.500.000 GNF pour la scolarité de ces enfants grâce à une fondation basée à l’extérieur. Toutefois quelques problèmes surgissent à ce niveau « nous sommes en manque d’encadreurs pour suivre les enfants après l’école. Je demande l’aide de l’Etat et les personnes de bonne volonté pour encadrer ces orphelins » plaide-t-il.
Le niveau de ces enfants est très faible, une situation qui inquiète beaucoup les formateurs. Wido Angeline Haba enseignante au groupe scolaire Hadja Aminata Kebé dénonce cette situation « les enfants de l’orphelinat que j’encadre ici franchement leur niveau est très faible. Je pense qu’ils ne sont pas bien suivis à la maison. Je recommande aux encadreurs du centre et aux bonnes volontés de bien encadrer ces enfants pour qu’ils soient bien formés » recommande-t-elle.
De leur côté, les enfants ne cachent pas leur souffrance. C’est le cas d’Aïssatou Denise Diallo élève de la 10ème année « nous n’avons qu’un seul maître répétiteur au centre et nous sommes nombreux. Nous ne sommes pas au même niveau, nous n’avons pas des moyens de déplacement. Les plus petits on est obligé de leur porter au dos. Ensuite on n’a pas suffisamment d’habits et nos lits sont petits » témoigne Denise.
Les responsables de ce centre ont la volonté de mieux faire mais les moyens sont très limités comme l’explique Charles Yaradouno « au-delà de ces manquements cités ci-haut, nous n’avons pas de médicaments. Nous voulons même des infirmières qui vont passer chaque fin du mois pour prendre la température de tous les enfants pour voir quel est leur niveau de santé » rajoute-t-il.
Yaradouno lance un appel pressant aux autorités locales et aux bonnes volontés, de leur venir en aide afin d’assurer l’éducation de ces orphelins.
Mamadou Samba Diallo 657835989