La coalition guinéenne pour la cour pénale internationale, a tenu une conférence de presse ce mardi 6 avril 2021 à Conakry pour un soutien de la Cour pénale internationale et la tenue du procès des massacres du 28 septembre 2009 en Guinée. Elle a aussi invité dans cette déclaration lue par Makhissa Bangoura victimes des massacres du 28 septembre 2009, que le gouvernement indemnise les victimes. Ci-joint la déclaration de la coalition
La coalition guinéenne pour la cour pénale internationale (CGCPI) note que depuis sa création, le 17 juillet 1998, la cour pénale internationale (CPI) fait l’objet de critiques dans les quatre coins du monde, tant par certaines grandes puissances que par certains pays africains. Mais il est important de rappeler que c’est la première fois avec cette cour que l’humanité a eu une juridiction pénale internationale permanente pour juger les crimes aussi graves que sont les crimes contre l’humanité, le crime de génocide, les crimes de guerres et le crime d’agression. Il faut souligner que la CPI a été d’un grand apport dans l’affaire des massacres du 28 septembre 2009.
En considération de ce qui précède, il sera question donc du soutien de la cour pénale internationale et pour la tenue en Guinée du procès des massacres du 28 septembre 2009.
A) pour un soutien de la cour pénale internationale.
La cour pénale internationale CPI a été créée pour mettre fin à l’impunité concernant les crimes les plus graves prévues par l’article 05 du statut de Rome du 17 juillet 1998. Cependant, il est important de faire remarquer qu’il incombe aux juridictions internationales, a priori, de juger ces crimes atroces. La CPI n’intervient que dans des circonstances exceptionnelles ou limitées, comme le prévoit l’article 01 du statut : << il est créé une cour pénale internationale, en tant qu’institution permanente qui peut exercer sa compétence à l’égard des personnes pour les crimes les plus graves ayant une portée internationale au sens du présent statut. Elle est complémentaire des juridictions pénales nationales ».
En analysant les dispositions de l’article 01 précité du statut de Rome, on comprend aisément que la CPI est une juridiction de dernier recours et que ce sont les juridictions nationales qui ont grand rôle à jouer.
Il convient également de rappeler que la CPI est la première juridiction pénale internationale permanente. C’est pourquoi en dépit de ses faiblesses et des menaces dont elle fait l’objet, cette institution doit être soutenue afin qu’elle soit universelle, indépendante et efficace. C’est le lieu et le moment de saluer le gouvernement américain pour avoir annulé le 02 avril dernier, les sanctions contre madame la procureure Fatou Ben Souda et certains membres de la cour.
Enfin, il faut préciser que la cour, à l’image de toutes juridictions, poursuit à charge et décharge. Il en est de la décision de la cour du 30 mars 2021 condamnant Boston Taganda à 30 ans de prison et celle du 31 mars 2021 qui acquitte Laurent GBagbo et Charle Gble Goudé.
B) pour la tenue en Guinée du procès des massacres du 28 septembre 2009.
La coalition guinéenne pour la cour pénale internationale en tenant compte de beaucoup de facteurs, notamment le nombre important de victimes, le temps déjà écoulé mais surtout pour lutter contre l’impunité en Guinée, est favorable à ce que le procès des massacres du 28 septembre se tienne en Guinée.
La coalition guinéenne pour la cour pénale internationale CGCPI relève également que depuis l’ouverture des enquêtes en février 2010, devant les juridictions guinéennes, beaucoup de victimes sont décédées, certains sont malades et vivent dans la : précarité la plus absolue, à ce triste constat, il faut ajouter la situation des femmes répudiées par leur mari et celles atteintes du VIH SIDA, suite aux viols dont elles ont été victimes sans oublier les enfants orphelins déscolarisés, qui doivent être normalement assistés.
Pour toutes ces raisons, la coalition guinéenne pour la cour pénale internationale CGCPI.
- Soutien la Cour pénale internationale afin qu’elle soit indépendante, efficace, impartiale et universelle.
- Lance un appel au gouvernement guinéen, au comité de pilotage, aux partenaires bi et multilatéraux pour l’indemnisation provisoire des victimes et équitable en Guinée.
Déclaration transcrite par Korka Bah