La république de Guinée devient le premier au monde à se doter une loi qui protège les personnes atteintes d’albinisme. Cet exploit s’est concrétisé ce mardi 06 avril 2021 à l’hémicycle où les députés ont voté à l’unanimité cette nouvelle loi. Réagissant à notre micro ce mercredi 7 avril 2021, Hadjiratou Bah Vice-présidente de l’Union pour le bien être des albinos de Guinée (UBEAG) a exprimé sa satisfaction dans cette interview.
- la Guinée vient de se doter une loi qui protège les personnes atteintes d’albinisme d’ailleurs c’est le premier au monde à adopter cette loi, vos impressions ?
Hadjiratou : Cette loi spécifique vient combler un vide juridique dans le cadre de la promotion et la protection des droits de cette couche vulnérable. C’est une satisfaction d’autant plus que cet avant-projet de loi a été initié y a plus d’une dizaine d’années. Ce n’est qu’en 2017 que son premier toilettage a eu lieu à Kindia grâce à l’appui du HCDH et a regroupé tous les ministères et institutions concernés. L’année qui a suivi il y a eu la validation technique à Conakry sur financement de OSIWA lors de la journée internationale de sensibilisation à l’albinisme avant sa présentation en conseil ministériel et au parlement l’année dernière par le ministère de l’action sociale.
- Que dit cette loi exactement ?
Hadjiratou : Elle prend certaines mesures répressives à l’encontre des abus contre les personnes atteintes d’albinisme (PAA) comme l’exploitation des enfants pour fin de mendicité et autre, les enlèvements etc. Elle prend aussi compte ces problématiques d’accès aux infrastructures sociales de base, l’éducation, la santé, l’emploi, la situation des femmes, etc. Cette loi comprend 33 articles repartis en 7 chapitres.
- La Guinée a de beaux textes cependant l’applicabilité fait défaut, votre invite à l’endroit des dirigeants ?
Hadjiratou : D’abord de faire connaitre cette loi sur l’ensemble du territoire (vulgarisation à travers les langues locales). Ce qui d’un côté permettra aux gens de comprendre que les préjugés qu’ils avaient à l’égard des PAA ne sont pas fondés et de l’autre connaitre les peines qu’ils encourent en cas d’infractions avérées. Ensuite nous exhortons ces dirigeants à la rigueur dans l’application de cette loi spécifique car si un est sévèrement puni, les autres y réfléchiront à deux fois avant d’agir.
Interview réalisée par Hasso Bah