A l’occasion de cette édition de la journée Mondiale de la Santé, l’OMS lance un appel à chacun d’entre nous afin que nous puissions tous œuvrer pour un monde plus juste et en meilleure santé.
La pandémie de maladie à Coronavirus 2019 COVID-19 a mis en évidence les inégalités qui existent entre les pays. Par exemple, sur 548 millions de doses de vaccins contre la COVID-19 administrés dans le monde, seulement 11 millions de doses, soit 2 % ont été administrés sur le continent africain, qui abrite pourtant près de 17% de la population mondiale.
Les discriminations fondées sur le sexe, le lieu de résidence, le niveau de revenus, le niveau d’instruction, l’âge, l’appartenance ethnique et le handicap affectent les populations vulnérables. A titre d’exemple, les femmes ayant le plus de revenus sont cinq fois plus susceptibles d’accoucher dans des formations sanitaires et de faire administrer le vaccin antipoliomyélitique oral à leurs bébés que les femmes ayant le moins de revenus.
Afin d’inverser cette tendance, nous devons agir sur les déterminants socio-économiques de la santé, en menant une action multisectorielle qui permettrait d’améliorer les conditions de vie et de travail des groupes les plus marginalisés, tout en leur offrant un meilleur accès à l’éducation. Les communautés doivent être associées à cette démarche en tant que partenaires afin d’impulser la promotion de la santé et du développement.
L’un des défis majeurs qui entravent les efforts de lutte contre les inégalités réside dans l’insuffisance des données, les systèmes nationaux d’information sanitaire doivent recueillir des données désagrégées selon l’âge, le sexe et le statut socio-économique. Ces informations serviront à éclairer la prise de décision et l’élaboration des politiques.
L’OMS œuvre de concert avec les pays pour renforcer les capacités de collecte, et de gestion des données pour améliorer le suivi des actions menées contre les inégalités en santé. Au cours de l’année écoulée, nous avons publié des lignes directrices techniques concernant la parité homme femmes et le COVID-19.
Trente (30) équipes au niveau des pays de la région africaine sont fermées à l’élaboration de programmes intégrées pour la promotion de la parité homme femmes et l’équité en santé. Ces équipes soutiennent l’action en faveur d’une plus grande équité en santé et de la lutte contre la violence basée sur le genre dans le contexte de la COVID-19.
Des investissements accrus s’avèrent aussi nécessaires en vue d’accélérer les progrès vers la couverture sanitaire universelle et pour protéger les personnes contre les difficultés financières qui entravent l’accès aux soins. La majorité des pays africains ont engagé des réformes pour édifier des systèmes de santé et des sociétés plus résilientes.
A l’avenir, les dirigeants et les communautés doivent œuvrer en synergie, pour mettre fin aux inégalités sur l’ensemble du continent. S’agissant en particulier des vaccins contre la COVID-19, l’OMS exhorte les laboratoires pharmaceutiques à accroître leurs capacités de production pour pallier les pénuries actuelles. l’OMS lance aussi un appel aux pays riches, en les invitant à partager leurs doses afin de protéger les groupes les plus vulnérables dans tous les pays, de sauver des vies et de surmonter rapidement cette crise mondiale.
L’OMS saisit l’occasion de cette journée mondiale de la santé pour appeler les Etats membres, les partenaires, les organisations de la société civile, les communautés et les autres parties prenantes à collaborer plus étroitement afin d’instaurer la couverture sanitaire universelle. Nous les exhortons à promouvoir des investissements qui permettent d’agir sur les déterminants socio-économiques de la santé afin de résorber les inégalités et de bâtir un monde plus juste et en meilleure santé.
Nous restons déterminés à faire en sorte que chacun, en Afrique et dans le monde puisse réaliser son droit à une bonne santé.
Dr Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique