Houray Bah est un pur produit de l’école guinéenne. Elle est née et a grandi dans la préfecture de Fria où elle a fait son cycle primaire et secondaire. Arrivée à Conakry, elle fait l’université en physique-chimie à Gamal Abdel Nasser et parallèlement à Koffi Annan en économie. Avec un bagage intellectuel solide, la jeune dame n’a pas tardé de décrocher un boulot chez le réseau social Orange et en grande partie chez MTN. Ce n’est qu’en 2012, elle a décidé de se lancer dans l’entrepreneuriat en créant Guinée Hygiène multi service GHM Sarl qui évolue dans tout ce qui est l’hygiène, le nettoyage, le marketing, la communication et l’évènementiel.
Depuis longtemps, Houray Bah savait qu’elle allait entreprendre car elle adore sa liberté « quand je voyais mes parents surtout ma mère qui est sage-femme, qui conciliait sa vie familiale et celle professionnelle où elle était employée à l’hôpital préfectoral, elle se réveillait à 4h du matin et se couchait après tout le monde donc je savais que cela n’était pas fait pour moi. Parce que je voulais m’impliquer comme elle dans l’éducation de mes enfants mais je savais que le monde allait de plus en plus être difficile donc j’étais disposée à l’entrepreneuriat. C’est ainsi qu’en 2012 face à ma situation personnelle, j’ai dû rapidement passer dans l’entrepreneuriat » explique-t-elle.
Confrontée à certaines difficultés liées à l’entrepreneuriat, Houray Bah a su mettre ses priorités en place et à respecter ses engagements « être passée par des stages et des emplois m’ont beaucoup formé et préparé. Pour ceux qui décident de faire quelque chose il faut se préparer, connaitre son marché, l’environnement, faire des prévisions à long terme. Avoir surtout un minimum de fonds de roulement quand on a des charges » conseille la patronne de GHM multi service Sarl.
A côté de l’entrepreneuriat, la Dame de Fer est activiste pour la défense des droits la femme. Cet engagement a débuté quand elle voyait sa mère faire de l’humanitaire mais surtout à une douloureuse expérience personnelle. C’est ainsi qu’elle crée en 2014, l’ONG AMALI pour l’émancipation des femmes « ma maman étant sage-femme, je la voyais faire beaucoup d’actions gratuites, aider les gens psychologiquement car elle nous a inculqué cela. Mais c’est suite à une expérience personnelle. J’ai été victime de violences conjugales, j’ai failli y passer. Lorsque j’ai décidé d’entamer la procédure de divorce mon constat sur le terrain notamment les pesanteurs sociaux et les juridictions j’étais étonnée sur comment on gère ces cas et cela m’a complétement traumatisé. Pour le volet éducation, je me suis dit si une jeune fille est éduquée et qu’elle est émancipée, elle peut échapper à certaines violences, d’où la création de l’ONG AMALI » narre-t-elle.
Pour toutes ces personnes qui veulent se lancer dans l’activisme, la brave femme invite celles-ci à avoir une conviction.
Interview réalisée par Hasso Bah