La Guinée à l’image des autres pays du monde a célébré ce lundi 3 Mai 2021 la journée mondiale de la liberté de la presse. À Kindia cette journée n’a pas connu d’engouement, mais tout de même nous avons rencontré certaines femmes journalistes de la cité de Manga Kindi Camara qui ont exprimé leurs difficultés liées au métier de journalisme et à la marginalisation dont elles sont souvent victimes.
Makoura Koulibaly reporter à la radio Espace Kania estime qu’elle a du mal à accéder à l’information « nous les femmes sommes souvent reléguées au second plan même par nos amis qui disent parfois ‘’tu es une femme tu ne peux pas faire un reportage à grand format’’, ‘’tu ne peux pas aller dans les villages lointains à la recherche de l’information’’. En plus sur le terrain nous avons de sérieux problèmes à accéder à l’information mais là c’est tous les journalistes de Kindia. Les gens voient de mauvais œil la presse » raconte-t-elle.
À Kindia, ils sont nombreux ces journalistes qui travaillent nuit et jour sans salaire ni une prime. Makoura Koulibaly revient sur cette problématique « avec les radios dans la région de Kindia, les journalistes sont bien formés mais il n’y a pas d’entretien, la prise en charge pose problème avec certains patrons de médias. D’ailleurs je salue la prolifération des radios à Kindia avec ce qu’on a appelé « Mercato des journalistes », si avec une radio tu n’es pas prise en charge tu pars ailleurs parce que dans ce métier on n’a pas besoin des millions, on a juste besoin de survie » indique-t-elle.
Les journalistes de Kindia sont également confrontés à des violences, des menaces et d’intimidation de la part de certaines autorités et même d’autres citoyens. Rencontrée pour la circonstance, Aminata Sylla directrice générale de Djoma Kindia a tout d’abord souhaité bonne fête de 03 mai à tous les hommes des médias avant de déplorer la situation des journalistes de Kindia « si les hommes de médias sont respectés ailleurs dans les autres pays et dans la capitale guinéenne Conakry ici ce n’est ne pas le cas. Depuis mon arrivée mon constat est amer, c’est ici on voit sur instruction d’un procureur on lève la main sur un journaliste, on interdit à un journaliste d’accéder à la cour de la justice mais si le journaliste est appelé à enquêter, à chercher l’information, à recouper l’information mais comment il va faire quand le procureur se comporte de la sorte ? » S’interroge-t-elle.
Au-delà des difficultés rencontrées au travail, ces femmes journalistes et techniciennes de la Cité des agrumes rencontrent d’autres problèmes liés à la gestion du foyer « ce n’est pas facile pour moi de gérer le foyer et la technique, surtout avec les travaux ménagers en ce mois de ramadan. Mais je me planifie de 6 heures jusqu’à 8 heures, je fais mes travaux ménagers, à 9h je viens à la radio je reste jusqu’à 15 heures je rentre pour préparer » narre-t-elle.
Cette journée est placée cette année, sous le thème » l’information comme bien public« . Même s’il n’y a pas eu une cérémonie officielle à Kindia pour marquer cette journée, les hommes de médias ont mis l’occasion à profit pour dénoncer les maux dont souffre la corporation.
Mamadou Samba Diallo 657835989