Le directeur général de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire Dr Sakoba Keita, s’est largement exprimé ce mercredi 05 mai à Conakry sur le communiqué du secrétariat général des affaires religieuses, interdisant les prières nocturnes en ces dix (10) jours du mois de Ramadan.
Face à cette décision qui a créé des soulèvements dans certaines régions, le N°1 de l’ANSS explique: « on a appris par les scientifiques que la transmission interurbaine est plus intense dans les lieux clos que les lieux ouverts. Quand vous êtes enfermés, ici par exemple, il suffit qu’un d’entre vous tousse, où l’air va sortir? Alors que la climatisation va tourner, donc vous serez tous à risque. Avec un éternuement, c’est des milliards de virus qui sont libérés dans le vent, parce que le virus se multiplie chaque seconde. Dès que tu tousses tu n’as pas la bavette, tu vas diffuser ça. Donc, on n’a pas pu obtenir de satisfaction dans l’observance de ces mesures d’accompagnement, la problématique des prières nocturnes s’est posée à l’ANSS » explique-t-il.
Sur la question de savoir pourquoi attendre maintenant pour interdire la prière nocturne, Dr Sakoba précise en ces termes « ceux qui disent pourquoi on n’a pas fait avant, ce qu’on discutait. On a dit comment on va faire? D’une part, ce n’est pas notre département qui organise les prières nocturnes, c’est le secrétariat général des affaires religieuses. Et nous on a pris soin de préserver leur santé » a précisé Dr Sakoba Keita.
À ceux qui disent pourquoi autoriser les prières ordinaires et non celles nocturnes, il répond « Certains disent pourquoi on autorise la prière ordinaire ? La durée d’une prière ordinaire c’est 5 à 10 minutes. Le temps de contact et de promiscuité est très limité. Le Nafoura normal c’est 30 minutes à 1 heure. La prière nocturne que nous avons visé, c’était la prière qui commence à partir de minuit et le plus court c’est à 3 heures que ça finit. Donc, le nombre de contacts et de rémanence est plus long. On a dit quand la durée est trop longue, il y en a beaucoup qui toussent plusieurs fois, le virus va circuler, il va dégager des milliards de virus et le temps est là pour permettre de contaminer tout le monde » a-t-il notifié avant d’étaler cette deuxième argumentation.
« Le deuxième argument qu’on a mis et que l’ANSS a trouvé très pertinent, certains passent la nuit dans les mosquées et même toute la journée. Depuis le début jusqu’à la fin, ils ne sortent que le jour de la fête. Et la promiscuité c’est quoi? Quand il y a plus de 3 personnes qui dorment dans un même endroit, il suffit qu’il y ait un seul malade là-bas pour que les gens qui s’enferment dans les mosquées pendant 10 jours soient contaminés. Donc, ces deux arguments ou trois ont fait que l’ANSS a émis des réserves. Si le secrétariat général des affaires religieuses demande l’avis technique de l’ANSS, on a dit avec ces deux arguments, nous voulons que vous y réfléchissiez sur le devenir des prières nocturnes. C’est ce qu’on a fait et c’est ainsi que nos arguments ont été approuvés par le secrétariat général des affaires religieuses, la ligue islamique et le gouvernement » a-t-il laissé entendre.
Mansaré Soumah Naby Moussa pour www.actualitefeminine.com