Si avant ce sont les hommes qui optaient pour l’immigration clandestine, tel n’est plus le cas ces dernières années. En république de Guinée, des femmes se sont lancées dans cette aventure pour un lendemain meilleur. Certaines se sacrifient pour retrouver leur mari qui se trouve en Europe ou en Amérique d’autres le font pour changer leurs conditions de vie. Ainsi, elles sont prêtes à donner une forte somme qui pourrait monter un projet à des passeurs et se confronter aux réalités de la mer et du désert. Souvent la plupart de ces femmes sont victimes à l’esclavage sexuel, à des travaux peu catholiques et d’autres perdent même la vie.
Marie Soromou est une jeune femme guinéenne qui avait quitté son pays natal pour chercher un lendemain meilleur. Passant de façon clandestine, cette dame a rencontré assez d’obstacles. C’est ainsi qu’elle est revenue au bercail pour ne pas perdre sa vie et sa dignité.
« J’ai bouclé le cycle universitaire en 2013 et donc après beaucoup des tentatives et beaucoup de dépôts de papier par-ci par-là, je ne parvenais pas à trouver du boulot. Alors j’ai fait la rencontre d’une personne parce qu’avant j’avais tenté vers le campus France plusieurs fois ça n’a pas marché et lui il m’a dit qu’il avait une sœur en Egypte qui pourrait m’aider facilement à partir en Egypte et donc je m’étais dite que là-bas ça serait facile de transiter vers la France afin que je puisse faire le master. On m’a envoyé directement au Maghreb et je dirai que c’est un peu comme la Guinée et que la Guinée serait mieux que là-bas. J’ai été hébergée par mes amis le lendemain, voilà que le calvaire a commencé, je suis allée parce que j’étais très ambitieuse je voulais avoir un visa, je voulais voyager et après beaucoup de renseignements je me suis vite rendue compte que ce n’était pas une chose qui était facile de transiter de l’Égypte en Europe sur la voie régulière » a-t-elle expliqué.
Pour subvenir à ses besoins, Marie devait faire quelques activités qu’elle n’avait jamais faites auparavant « dans mon pays d’origine en Guinée, je n’ai jamais fait le ménage mais au Maghreb j’ai fait le ménage. Il fallait commencer par le ménage et je me suis retrouvée dans une famille où il fallait se lever à 5h du matin. Je suis allée dans un institut là-bas ce sont des camerounais qui donnent des cours, je me suis inscrite en filière gestion comptable donc j’ai commencé les cours et il fallait que je demande de l’aide à la Guinée et vous pouvez imaginer quand on part, on se dit que nos enfants vont l’extérieur c’est pour nous apporter de l’aide moi c’était le contraire. J’ai payé les études et j’ai suivi les cours deux jours par semaine ou voir trois jours. Il fallait que je trouve quelque chose à faire pour au moins combler les autres jours qui suivaient, c’était ainsi que je suis allée dans une académie de mode et j’ai appris là-bas le stylisme » se souvient-elle.
En outre, ces immigrants subissaient une discrimination de la part des autochtones « une fois même en Égypte, j’étais de passage avec une amie en pleine rue on m’a cogné avec un caillou. A longueur de journée, on se sentait vraiment ségrégué, humilié. Les maghrébins nous traitent comme des animaux, ils disent que la peau noire est synonyme du descendant des singes. J’ai vu des filles en Egypte, qui se sont faites emprisonnées à tort » indique-t-elle.
Fatiguée de cette vie pénible qu’elle menait, Marie est allée au siège de OIM en Egypte pour son retour en Guinée « je suis allée les voir et je leurs ai expliqué ma situation et je voulais rentrer chez moi tranquillement sans pression et après deux mois je me suis retrouvée en Guinée » dit-elle.
Marie Soromou peut se frotter les mains, étant styliste, elle fait des modèles et gagne bien sa vie. Elle invite les parents à aider leurs enfants à monter des projets avec l’argent qu’ils prévoient pour l’immigration clandestine.
Hassatou Lamarana Bah