A moins de 48 heures de la date buttoir donnée par les autorités communales de Boké aux occupants du marché central de Goreye de libérer les lieux, certains sont toujours présents. Forces est de constater que plusieurs d’entre eux n’ont toujours pas trouvé de nouvel espace en attendant la fin des travaux de rénovation. Comment les commerçants se préparent et dans quel état d’âme se trouvent-ils en ce moment, surtout que la commune s’apprête à lancer le chantier ?
C’est une course contre la montre. Les occupants du marché central de Goreye n’ont plus que 48 heures pour complètement libérer ce plus grand centre de négoce de la commune urbaine de Boké. Le constat de cet après-midi de samedi, révèle que beaucoup sont dans une situation de détresse et n’ont pas encore trouvé un autre endroit pour se recaser, alors qu’un communiqué passe en boucle depuis quelques jours dans les médias locaux demandant à tous les occupants de libérer d’ici à dimanche minuit.
Mariam Diallo et sa maman ont passé près d’une quarantaine d’années dans ce marché mais doivent désespérément le quitter « franchement c’est une déception, ma maman a fait plusieurs démarches mais jusqu’à présent elle n’a pas eu gain de cause. C’est ici qu’on connaît, nous avons deux boutiques et on n’a pas une autre place, donc ça va être difficile pour nous de quitter, aujourd’hui on est vraiment déçue, mais comme c’est eux les gouvernants on est derrière eux » se lamente-t-elle
Salematou Touré couturière n’est pas contre la démolition du marché pour sa reconstruction mais elle pense que la commune a failli à des procédures de recasement « c’est juste une inquiétude pour nous, parce que dans les conditions normales si nous devons libérer ce marché, la commune doit pouvoir nous montrer un autre endroit où s’installer, mais comme ça qu’est-ce qu’on va faire ? » s’interroge-t-elle
Kadiatou Bangoura sexagénaire quant à elle, vend des poissons au marché central. Elle a plusieurs fois été au nouveau marché de 400, pour chercher une place mais en vain. Elle s’inquiète déjà pour son sort « Je suis allée deux fois au nouveau marché de 400 à Yomboya, on nous a retiré de l’argent et par après venir installer les détenteurs de conteneurs. Aujourd’hui même nos tables ils ont volé. Comment allons-nous vivre nos maris sont malades » s’inquiète-t-elle.
La commune ne compte pas reculer et tient mordicus à la démolition du marché Goreye. A cette allure, le lancement des travaux risque de surprendre certains occupants qui peinent à se trouver une autre place.
Seydouba Bangoura 620 236 416