L’éducation sexuelle étant un tabou dans certaines familles en république de Guinée, le club des jeunes filles leaders de Guinée (CJFLG) était ce vendredi 22 mai autour d’une table ronde dans la commune urbaine de Dubréka, avec les mères de famille de cette localité, pour en parler et qu’elle soit une priorité pour tous. Financée par l’initiative pananetugri pour le bien-être de la femme, cette sensibilisation vise à pousser les parents à lever le tabou autour de la sexualité féminine.
<<l’objectif de cette organisation est de sensibiliser les parents surtout les mamans afin qu’elles puissent enlever le problème de tabou au niveau de leurs enfants sur la sexualité. Vu que dans notre société la sexualité est un sujet tabou on n’en discute pas entre les enfants et leurs parents, donc nous avons organisé cette table ronde aujourd’hui pour sensibiliser les parents à leur tour d’aller à la maison sensibiliser les enfants et aussi d’autres parents, discuter sur la vie sexuelle des filles, afin qu’elles prennent leur vie en main>> explique Aminata Guillaume Camara présidente de l’antenne CJLG Dubréka.
L’antenne n’est pas à sa première action par rapport à cette problématique comme l’indique la présidente <<C’est la 2ème séance de sensibilisation. Je crois qu’il y a eu des points positifs au niveau de cette sensibilisation. C’est le moyen efficace pour nous parce qu’ avant les gens n’osaient pas parler de la sexualité comme ça entre les parents, mais aujourd’hui les gens osent convoquer des personnes venir faire une table ronde sur la sexualité, discuter entre eux et eux aussi à leur tour partir faire le retour au niveau des familles. Peut-être ça n’a pas eu beaucoup de taux mais ça avance un peu>> nous-a-t-elle rassuré.
Présent à cette rencontre, le maire de la commune urbaine de Dubréka El hadj Alsény Bangoura s’est aussitôt engagé à accompagner ce combat <<nous allons continuer à sensibiliser, à vulgariser tous les thèmes qui vont être débattus ici, pour que l’on comprenne la nécessité de protéger la femme, la jeune fille, pour que l’on sache qu’autant l’homme peut avoir une position administrative confortable partout, la femme est aussi capable de le faire. Mais tout ça est possible quand il y a la discipline et cette discipline c’est ce que l’on va essayer d’instaurer au niveau des femmes, de la couche juvénile féminine pour qu’elle prenne conscience de son état, pour qu’elle se comporte très bien dans la société>> a-t-il promis.
Pour les participantes, cette rencontre sera une opportunité à leur tour de divulguer les messages reçus. C’est le cas de Fatoumata Keira <<cette rencontre nous donne de bonnes idées qui nous poussent à aider nos filles à gérer leur vie et à gagner leur avenir. Quand je sors ici aujourd’hui j’irai rencontrer d’autres femmes pour les conseiller concernant leurs enfants, les véhiculer les messages qu’on a reçu ici>> dit-elle.
Selon Antoine Fassou Loua point focal de l’initiative pananetugri, ce projet est partie d’une enquête sur la situation des jeunes filles et des jeunes femmes dans 09 pays d’Afrique de l’Ouest dont la Guinée. Ces données revèlent que les femmes ont des besoins en terme de leadership, de violences basées sur le genre, de façon générale sur le respect des droits des filles et des femmes. Le Club a ainsi interpellé l’État à instaurer l’éducation sexuelle au niveau des écoles.
Mansaré Soumah Naby Moussa pour www.actualitefeminine.com