La chaudronnerie est devenue une activité génératrice de revenus pour plusieurs jeunes de la commune urbaine Kindia. Cette activité souvent réservée aux hommes attire la convoitise de certaines jeunes filles de la cité des agrumes. C’est le cas d’Élisabeth Gomou et Julienne Condé toutes résidentes dans la commune urbaine de Kindia.
Ces deux jeunes filles pratiquent ce métier sans complexe ni crainte. Âgée de 24 ans, Julienne Condé s’est lancée dans la chaudronnerie pour pouvoir subvenir à ses besoins. Après avoir eu un enfant, elle s’est sentie abandonnée par sa famille avant de jeter son dévolu sur ce métier « il y a de la souffrance parce qu’il y a beaucoup de travail, de force. Par exemple pour couper les fers là et pour taper le fer plat c’est difficile. Il faut payer le transport aller-retour chaque jour et tant d’autres difficultés. Ce qui m’a motivé à faire ce métier, je ne suis pas mariée mais j’ai eu un enfant et je n’avais pas de soutien dans ma famille j’ai décidé de prendre mon destin en main. C’est dans ce sens que je suis sortie chercher pour moi et directement ce métier a attiré mon attention, je me suis lancée dedans » explique-t-elle.
Pour Elisabeth Gomou, une autre chaudronnière qui pratique ce métier depuis 2018, raconte les avantages qu’elle puise dans cette activité et se dit être à l’aise avec ce métier qualifié pour les hommes « je dis Dieu merci parce qu’aujourd’hui je me prends en charge dans ça, je paye mon loyer, mon habillement, ma nourriture et pleins d’autres. Je me sens très bien car c’est un métier que j’aime bien, beaucoup de personnes m’encouragent, si elles me trouvent en train de travailler. La collaboration entre les autres apprentis et moi se passe très bien. Chacun de nous sait ce qu’il va faire et s’il y a des anomalies le maître est là pour régulariser les conflits. Ici nous sommes tous au même pied d’égalité» narre-t-elle.
Dans le futur, elle ambitionne d’ouvrir son propre garage et être totalement indépendante « ce n’est pas pour me vanter mais aujourd’hui je me débrouille pas mal, je peux faire les portes, les portails, les fenêtres et les autres petits travaux mais ce qui me reste à maitriser c’est faire la charpente dans les bâtiments. Ce que je vais dire aux autres filles, de ne pas se leurrer car penser que cette activité c’est pour seulement les hommes c’est faux. Tout ce que les hommes peuvent faire nous pouvons aussi si on a la volonté » a-t-elle laissé entendre.
Ces jeunes filles ont besoin d’un accompagnement de la part de l’État et les bonnes volontés pour mener à bien leur activité.
Mamadou Samba Diallo 657835989