Mme Crespel Nansy Rose est la directrice générale adjointe de la cité solidarité sise à Ratoma. Elle est de la 14ème promotion de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry, comptable de formation, elle était inspectrice des services financiers avant de perdre la vue. Née à Dabola où elle a fait son cursus scolaire, Mme Nansy a fait le bac unique en 1974 au lycée 02 octobre. Elle est de la première promotion de la faculté de comptabilité à la Belle-Vue. Après cette formation de deux ans, elle a fait le concours et c’est à l’issu de cet examen qu’elle a accédé à l’université, au niveau de la faculté des sciences administratives et juridiques.
De 1980-1981 elle est mutée en confection, une entreprise nationale de gestion qui d’ailleurs était son sujet de mémoire et elle sort avec la mention remarquable. Après quelques problèmes au temps du premier régime, la firme est fermée et Mme Nansy se retrouve à l’inspection générale du commerce intérieur actuel ministère de la décentralisation.
Cependant, cette indépendance n’a été que courte durée. A la suite de violence conjugale, elle s’est retrouvée dans une cécité irréversible depuis 1990. Ayant un garçon de près de 39 ans, Mme Nansy avait entamé à l’époque des démarches judiciaires contre l’homme qui l’a mis dans cet état de cécité mais en vain. C’est ainsi qu’elle abandonna les poursuites judiciaires pour donner un sens à sa vie.
Après trois ans de recul aux activités professionnelles, en 1994 elle a suivi une formation en braille avec l’école des aveugles et a intégré l’ONG AGUIPA Association Guinéenne pour la Promotion des Aveugles. Au début, ce n’était pas facile pour la Dame de Fer de réintégrer parmi les effectifs de la fonction publique, mais grâce aux bonnes volontés et surtout à l’encouragement de sa mère, elle a pu surmonter cette épreuve.
Depuis le 07 septembre 2016, Mme Nansy est la directrice générale adjointe de la Cité Solidarité et fait de son mieux pour aider cette couche vulnérable à être épanouie.
Dans cet entrevue, dame Nansy a donné un conseil aux femmes qui subissent des violences conjugales mais qui se résignent « quand la femme se lève pour dénoncer certaines violences elle stigmatisée par sa famille, sa belle-famille mais je crois que les femmes doivent prendre conscience. Même les Nations-Unies soutiennent que quand une femme est violentée il faudrait qu’on te rétablisse dans tes droits. C’est le lieu même de remercier le Président de la République Pr Alpha Condé qui a demandé aux femmes de dénoncer si elles sont victimes de violences conjugales auprès de l’OPROGEM » conseille-t-elle.
Quant aux époux, elle suggère s’il y a incompatibilité d’humeur, de rendre la femme à sa famille au lieu de lui faire du mal.
Hasso Bah