Une vive tension a éclaté ce mardi dans la préfecture de Gaoual entre la population de cette localité et les agents de forces de l’ordre chargés de sécuriser les mines récemment découvertes. Ces hommes en uniforme sont accusés par la population de favoriser les orpailleurs venus d’ailleurs pour exploiter les mines artisanales de Kounsitel moyennant une somme de 500 mille à 1 million de nos francs.
Au cours d’une visite le 10 juin dernier sur le site d’orpaillage de Kounsitel, le gouverneur de la région administrative de Boké a pourtant été clair. Dans cet extrait d’archive, le général de division Siba Séverin Lohalamou a donné des instructions fermes aux forces présentes ce jour dans ces mines « Nous ne voulons pas qu’un homme habillé, qu’il soit policier, douanier, garde forestier, gendarme ou militaire se mette à creuser ici, celui qui s’hasarderait à le faire sera tout simplement déshabillé et radié, j’ordonnerais à ce que l’intéressé soit déposé au tribunal milliaire » insistait-il.
Ce mardi, le climat est tout autre. Une crise de confiance est née entre citoyens et forces de sécurité chargées de veiller à la fermeture des mines. Plusieurs jeunes résidents hommes et femmes ont manifesté dans les rues de la préfecture pour dénoncer le comportement des hommes en uniforme. Ils accusent ces derniers de favoriser les orpailleurs étrangers en leur permettant d’exploiter frauduleusement de l’or sur ces sites. Témoigne Amadou Fofana un jeune de la localité « s’ils ont ordonné la fermeture des mines qu’elles soient fermées à tous, mais ils acceptent les orpailleurs étrangers qui payent 500 à 1 millions et ils continuent à travailler nuit et jour, on apprend qu’il y a même certaines autorités qui détiennent des machines qui sont utilisés par les étrangers » insiste-t-il.
La manifestation a failli dégénérer. Une mère de famille nous informe avoir sauvé de justesse son enfant asphyxié par du gaz lacrymogène, grâce au concours de ses proches. Elle a aussi évoqué d’autres actes de vandalismes enregistrés dans cette commune urbaine causé par les agents sur le terrain « c’est lorsque je faisais ma toilette que ce mouvement a commencé, et la police est venue tirer le gaz lacrymogène qui est tombé juste derrière ma fenêtre, la fumée a grandement pénétré dans la chambre pendant que mon bébé était couché. J’ai fermé la fenêtre, à travers mes cris les gens sont venus m’assister, en ce moment mon enfant ne faisait que cracher des salives et on l’a amené à l’hôpital » raconte-t-elle
Toutes nos tentatives pour rencontrer le préfet de Gaoual Lanfia Kouyaté et le maire Mamadou Chérif Bah sont restées vaines. Nous apprenons que le gouverneur de la région devrait se rendre à nouveau dans cette préfecture qui fait la convoitise des orpailleurs depuis quelques temps.
Seydouba Bangoura 620 236 416