En Guinée, ils sont nombreux ces enfants qui portent la casquette d’un père ou d’une mère de famille pour satisfaire aux besoins primaires. Plateau d’articles sur leur tête, sueur au front, les habits sales, sous le soleil de plomb, ces enfants se battent corps et âmes pour écouler leurs marchandises. Ne se souciant guère de leur sécurité, cette couche vulnérable a pour seul objectif de vendre leurs produits.
Âgée de huit (08) ans, Mafoulé Soumah vend depuis un bon moment des sachets d’eau fraîche pour satisfaire aux besoins familiaux <<je revends de l’eau après l’école, quand je rentre le soir je remets l’argent à ma maman pour qu’elle nous prépare quelque chose. Mon père est décédé et ma mère également est malade, c’est moi qui suis aujourd’hui la mère de famille, mes frères sont tous allés en aventure>> nous confie-t-elle.
Sur le pont de Madina, c’est un autre petit garçon qui a un panier de gâteaux sur sa tête. Dans son intervention, Moustapha Camara élève de la 5ème année précise qu’il vit avec sa tutrice <<ma mère est au village, je vis avec son homonyme à Conakry qui est gravement malade. C’est quand je quitte l’école je prends mon panier de gâteaux pour venir revendre à Madina, c’est juste satisfaire mes besoins et celui de mes petits frères>> dit-il.
Interpellée sur le sujet, Rabiatou Diallo fondatrice et coordinatrice générale du club Raby et les enfants se dit inquiète de la situation :<<Les enfants qui revendent dans la rue, est une situation très déplorable et encore très difficile à résoudre. Parce que quand tu pars vers eux, ils te diront c’est parce que des parents n’ont pas les moyens, nous sommes obligés de les aider. Et surtout ce qui m’inquiète de plus, c’est vraiment la saison des pluies qui approche, il faut que nous commencions à réfléchir comment protéger ces enfants de la pluie, des accidents de la circulation, de la traite des enfants, il y a les viols, la maltraitance, donc ils sont confrontés à tous les maux>> a-t-elle dit avant d’interpeller les institutions à financer les activités génératrices des parents:
<<Donc il faut que les institutions financent les activités génératrices de revenus pour les parents de ces enfants. Déjà il faut aller vers eux, les identifier. À côté de cela, il faut comprendre leur besoin et élaborer des projets qui seront financés pour permettre aux parents d’être autonomes et de laisser l’enfant aller à l’école et apprendre à s’épanouir>> lance-t-elle.
Aux autorités, cette activiste demande de poser des actions concrètes allant dans ce sens.
Mansaré Naby Moussa pour www.actualitefeminine.com