La pratique de mutilation génitale féminine est un phénomène très fréquent en cette période de grandes vacances en Guinée. Malgré l’interdiction de cette pratique par les articles 407 à 409 du code de l’enfant guinéen, bon nombre sont des petites filles qui sont encore soumises en ces périodes de grandes vacances.
Interrogée, Doumbouya Aminata Abass responsable communication du Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée et activiste des droits des femmes exprime son inquiétude « la pratique de l’excision n’est fréquente que pendant cette vacance, ça toujours été le cas dans les années antérieures, donc cette année aussi on se retrouve dans la même situation, c’est pour eux le moment propice de faire cette pratique. C’est aussi le moment pour nous les défenseurs des droits des jeunes filles de renforcer nos stratégies pour permettre de limiter ces cas d’excisions pendant ces vacances » a-t-elle fait savoir.
Poursuivant, elle étale les stratégies mises en place par sa structure pour combattre ce phénomène « Pendant ces vacances nous allons essayer de mettre en place des stratégies de communication pour pouvoir toucher nos cibles et surtout pouvoir une fois de plus sensibiliser. Ces stratégies de communication varieront selon les cibles, à Conakry nous allons cibler les marchés, les grands foyers et aussi les grands ronds-points. Nous allons aussi penser à faire une sensibilisation avec le digital et ça ne sera pas seulement à Conakry mais ça va toucher pratiquement toutes nos antennes » a précisé Doumbouya Aminata Abass.
Si auparavant cette pratique était exercée sous prétexte d’initier les jeunes filles aux coutumes, Doumbouya indique que ce n’est plus le cas actuellement « les arguments qui ont été avancés étaient que c’est pour faire enseigner aux filles nos valeurs et coutumes ce qui n’est pas vraiment mal, mais aussi pour limiter leur libido. Mais c’est que les deux arguments ne sont plus valables, le côté éducatif n’existe plus et le fait de limiter la libido de la jeune fille n’est plus à la mode » notifie-t-elle.
La responsable chargée à la communication du club des jeunes filles leaders interpelle les autorités compétentes à application de la loi « À l’endroit des autorités c’est de continuer à appliquer la loi dans la plus grande rigueur. On ne pourra pas dire maintenant que la loi n’est pas appliquée en Guinée en ce qui concerne les violences basées sur le genre », a-t-elle lancé.
La peine prévue contre cette pratique varie de 03 mois à 2 ans d’emprisonnement et d’une amende qui varie de 300.000 à 1 million de francs guinéens.
Mansaré Soumah Naby Moussa pour www.actualitefeminine.com