Dans une déclaration rendue publique ce samedi 23 octobre 2021, des femmes victimes de Kaporo-rails, Kipé 2 et Dimesse 2019 demandent l’arrêt des travaux d’IMAAG-HOLDING et réclament justice. Ci-joint la déclaration.
En ce jour du 23 octobre 2021, pour la première fois depuis la casse de nos propriétés à Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse nous, femmes victimes de cette injustice venons exprimer à travers cette mobilisation notre cris de détresse.
Nous remercions Dieu pour l’avènement du CNRD qui promet la justice et l’espoir.
Mais, ceux qui, usant de la violence d’Etat, nous ont dépossédés de nos biens naviguent toujours dans les hautes sphères de l’administrions. Pire, ils se moquettent de l’engagement des autorités décidées à faire la lumière sur la gouvernance passée. Ils sont décidés à vendre nos terres à des étrangers et d’autres Guinéens riches.
La société ivoirienne IMAAG-HOLDING travaille sur le terrain sans inquiétude. Elle exploite cette cour qui est derrière nous ainsi qu’une autre centrale à béton. Tous les jours, des camions et machines sont en mouvement.
Cela est inacceptable. C’est une moquerie à notre douleur. Nous demandons instamment aux autorités de mettre un terme à ces transactions, illégales et immorales.
Si nous voulons la reconstruction d’une Guinée viable, la vérité et la justice doivent nous guider. Les autorités militaires ont l’obligation morale et légale de remédier aux problèmes créés par Ibrahima Kourouma sur instruction de son maître Alpha Condé.
Le dossier Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse est simple. Il s’agit pour l’Etat de reconnaître les crimes commis par Alpha Condé, de mettre en place un plan de restitution et de dédommagement des propriétaires, et surtout d’ouvrir des enquêtes sur cette tragédie afin de punir les coupables. Ceci en conformité avec les textes légaux.
Les opérations de ventes illégales de nos terrains constituent une entreprise de fraude qui va enrichir des éléments de l’administration. Elles vont compliquer un dossier simple à régler.
Les femmes de Kaporo-rails, Kipé 2 et Dimesse saisissent l’occasion pour rappeler qu’elles et leurs familles ont été victimes de toutes sortes d’humiliation par le régime d’Alpha Condé. Outre les démolitions de nos propriétés, nous avons été brutalisées, insultées et jetées dans la rue comme des étrangères. 3 mille 641 enfants de Kaporo-rails ont été privés de leurs droits dont celui d’aller à l’école. Nos vies ont été détruites. Des familles vivent de façon précaire dans Conakry, Coyah ou Dubréka. Le plus souvent, certaines d’entre nous sont séparées de nos enfants et de nos maris faute de moyens. Nous avons survécu depuis plus de deux ans dans une Guinée où le plus fort écrasait le plus faible.
Des époux qui ont servi la République sont morts en laissant des centaines de veuves avec leurs enfants sans assistance. Le désespoir pousse certains de nos enfants à s’exiler en bravant l’océan. On a enregistré plusieurs décès dans la Mer Méditerranée.
Nous venons interpeller publiquement le Président Mamadi Doumbouya, et lui signifier que nul n’a le droit d’être traité comme nous l’avons été. Nous voudrions pour terminer rappeler que les victimes de Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse ont déposé un mémorandum au CNRD et ont sollicité une audience avec le Chef de l’Etat. Nous restons toujours dans l’attente d’une rencontre qui permettra au Président Doumbouya de mieux comprendre les injustices dont nous avons été l’objet.
Nous espérons que ce mémorandum facilitera les démarches pour la réparation des injustices de Kaporo-Rails.
Je vous remercie !
Conakry le 23 octobre 2021
Les femmes du Collectif