La fondation Solidarité Féminine a clôturé ce vendredi 17 décembre 2021, la campagne de 16 jours d’activisme à la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale. Cet événement a connu la présence de plusieurs activistes, des membres du gouvernement et des institutions nationales internationales. Durant cette période, la fondation a mené plusieurs actions pour lutter contre les violences faites aux femmes et elle ne compte pas se limiter à ces 16 jours d’activisme pour dénoncer ces abus dont sont victimes cette couche sociale.
Selon les statistiques de l’OPROGEM en 2020, le service a enregistré 376 cas de viol, 81 cas d’enlèvement d’enfants, 60 cas de séquestration, 276 cas d’abandon d’enfants, 7 cas d’excision, 72 cas de mariage précoce et forcé, 24 cas de traite d’enfants, 241 cas de coups et blessures volontaires, 265 cas d’abandon de famille, 94 cas de maltraitance, 22 cas d’excitation de mineurs à la débauche, 13 cas de harcèlement, 134 cas de menace, injures publiques 62 et violences physiques 105. Des chiffres qui font froid au dos, alors que les textes et lois qui régissent la nation défendent et protègent cette couche vulnérable.
C’est ainsi durant cette campagne des 16 jours d’activisme, la fondation Solidarité Féminine a mené quelques démarches pour interpeller l’autorité sur ce fléau qui affecte les femmes et la jeune fille « nous sommes allées au ministère de la communication, la RTG et médias privés l’URTELGUI. Nous nous sommes rendues au sein des salons de coiffure, de couture où nous avons rencontré des jeunes filles qui ont été victimes de mariage précoce, de mutilations génitales qui vivent avec les séquelles, les problèmes économiques font qu’elles n’ont pas la chance de continuer les études. Elles sont obligées de tenter leur deuxième chance au sein de ces salons. Donc nous avons passé le message de plaidoirie également dans nos différentes administrations, au ministère de l’économie et des finances, dans les institutions bancaires pouvoir échanger avec les femmes et les filles qui ont été victimes de violences et qui subissent les violence sexistes, le harcèlement sexuel et qui sont souvent en train de pleurer dans nos différentes administrations » explique Madame Maïmouna Yombouno présidente de la fondation Solidarité Féminine.
La fondation ne compte pas se limiter qu’à ces 16 jours d’activisme. Elle continuera durant les 365 jours de l’année, à mener des actions pour lutter contre les violences basées sur le genre « nous voulons réaliser une recherche actions avec les religieux ; La mise en place des observatoires de VBG dans les établissements scolaires et universitaires ; Une campagne médiatique avec les médias publics et privés. Ces actions phares nous permettront de faire un bilan en décembre 2022 » indique-t-elle.
Prenant part à cette activité, Madame Corinne Delphine N’Daw représentante de l’UFPA pour la Guinée, précise que les questions liées à la femme, la jeune fille sont d’une importance capitale pour son institution. D’où l’accompagnement UNFPA. Elle a par la suite lancé des messages forts pour lutter contre les VBG en Guinée « les engagements que l’UNFPA prend en tant que partenaire, sont les engagements que prend l’ensemble du système des Nations-Unies dans les pays hôtes. Ce sont les engagements pour accompagner le pays pour atteindre ses objectifs de développement, de pouvoir faciliter pour que tout le monde ait accès à ses droits, de pouvoir décider de son corps et d’avoir l’intégralité de pensée et du corps. C’est l’occasion de passer trois messages forts. Le premier message fort ce que pour lutter durablement sur la violence basée sur le genre, il faut que les autorités au plus haut niveau soient impliquées. Le deuxième message c’est ce qui concerne la nécessité d’agir maintenant, nous devons nous lever pour qu’au sein de chaque famille, nous arrêtons de rester silencieux, lorsqu’une petite fille est amenée pour être excisée nous puissions le dénoncer parce que c’est un acte criminel. Et dernièrement le troisième, on dit en Afrique qu’on ne peut pas faire le sacrifice avec une moitié de cola, parler des histoires de viol, de violence basée sur le genre seulement serait d’utiliser une moitié de cola. L’autre moitié de cola, ce sont les hommes je suis ravie de voir ici lors de cette cérémonie, nous avons besoin de cette deuxième moitié de cola que représente les hommes » lance-t-elle.
Madame le gouverneure de la ville de Conakry a également marqué sa présence lors de cette cérémonie. Elle s’est notamment focalisée sur les parents qui étouffent les cas de violences dont sont victimes leurs filles plus précisément le viol. Elle sollicite la responsabilité de ceux-ci pour mettre fin à certains cas d’abus.
Korka BAH 622 61 12 41