Le secteur Kanssèma district de Madina 2 dans la sous-préfecture de Madina Oula situé à 80km de la commune urbaine de Kindia est confronté à un manque d’infrastructures de base notamment un poste de santé. Les malades de cette localité parcourent de grandes distances pour se faire soigner.
Cette situation met mal à l’aise les femmes enceintes de la localité comme le témoigne Maciré Camara présidente des femmes de Kanssèma « nous avons beaucoup de difficultés ici mais le plus important c’est le manque de soin de santé dans notre localité, car rien n’est possible sans la santé. Depuis que notre village a été fondé on n’a jamais eu une structure de santé. Lors de l’accouchement, c’est seulement Dieu qui aide les femmes parce qu’il nous faut aller jusqu’à Madina 2 qui est à 7 km ou à l’hôpital régional de Kindia et le mauvais état de nos routes qui sont en dégradation très poussée. Pour accoucher les femmes souffrent énormément à Kanssèma, mettre une femme à moto jusqu’à Kindia c’est vraiment inquiétant parce que tout peut se produire en cours de route. Nous sommes dans un besoin criard d’une structure sanitaire» alerte-t-elle.
La déscolarisation des jeunes filles est une autre réalité qui inquiète le directeur de l’école primaire et Kanssèma. Selon Abacar N’GADY Camara, des parents d’élèves font sortir les enfants au profit des travaux champêtres et quand ils sont au champ, ce sont les filles qui restent à la maison pour la cuisine « le matin les filles viennent toujours en retard quand je demande elles disent qu’elles travaillaient à la maison alors que cela impacte négativement leur formation. Nous avons une école de 4 salles de classes mais je suis le seul enseignant pour le moment. J’étais avec une femme mais depuis qu’elle est tombée enceinte elle n’est plus revenue. Je gère les 4 classes à la fois 1ère et 2ème année multigrade, 3ème et 4ème année multigrade. J’ai remonté l’information au niveau du directeur sous-préfectoral de l’éducation mais jusqu’à présent il n’y a pas eu de suite favorable » indique-t-il.
Les habitants de ce village agro-pastoral non loin de la Sierra-Leone ont besoin d’un appui de la part de l’État guinéen pour améliorer les conditions de vie et de travail. Ils invitent les nouvelles autorités à penser à leur localité.
Mamadou Samba Diallo 657835989