L’ONG IGEDEL (initiative pour le genre et le développement local), était ce mardi 21 décembre dans la commune de Matoto pour un plaidoyer auprès des entités impliquées afin de privilégier la justice pour les cas de viol en république de Guinée. Cette initiative rentre dans le cadre de la lutte contre les cas de viol en période de COVID-19.
Durant cette rencontre qui s’est tenue sous forme de panel de discussions, les membres de L’ONG IGEDEL, ont un à un invité les leaders religieux et les chefs de quartier à ne plus s’impliquer dans les cas de viol pour un arrangement à l’amiable.
« Nous sommes là dans le cadre d’un plaidoyer qu’on a fait en invitant les leaders religieux, les sages, la justice, L’OPROGEM et les acteurs de la société civile. C’est pour faire un plaidoyer afin qu’on travaille en synergie d’actions, parce qu’aujourd’hui même si les organisations féminines, ou bien les acteurs de la société civile se disent non au viol, non aux violences, si les autres n’acceptent pas de s’impliquer ça ne peut pas marcher. Tout dernièrement, on constate une recrudescence des cas de viol sur les jeunes filles en période de COVID-19, donc souvent quand il y a des cas, les coupables partent chercher les religieux ou les sages dans le quartier pour venir arranger le cas à l’amiable. C’est pourquoi nous sommes là aujourd’hui pour faire un plaidoyer au niveau de la justice pour appliquer les textes et lois qu’ils ont signé au niveau national et international, plaider les leaders religieux de ne plus s’impliquer dans les cas de viol pour arranger à l’amiable » a expliqué Fanta Hélène Tounkara chargée de communication de l’ONG.
Le viol étant devenu un phénomène récurrent en Guinée, Madame Yansané Bountouraby Bangoura directrice communale de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables de la commune de Matoto invite la justice à l’application des lois en vigueur « tout ce que je peux dire, nous voyons que ce phénomène commence à être très grave dans le pays, les filles sont violées partout de gauche à droite et tous les jours on apprend qu’il y a une fille qui est violée dans telle ou telle région, je pense que c’est l’impunité qui fait que ce phénomène s’engraine chez nous. C’est l’impunité parce que le plus souvent, les parents savent qui viole leur fille, soit c’est un membre de la famille soit c’est un voisin. Donc quand c’est comme ça, la justice doit prendre toutes ses formes pour condamner ces personnes à la hauteur de leur forfaiture » a-t-elle lancé.
De passage, elle a aussi interpellé les parents à jouer un grand rôle, qu’ils arrêtent de couvrir parce que ‘’c’est un frère ou un cousin qui a violé ma fille’’.
Aussitôt interpellé, El hadj Naby Laye Touré, chef de quartier de Sangoyah, coordinateur des chefs de quartier de Matoto invite ses pairs à laisser la justice faire son travail « je voudrais attirer l’attention de tout le monde pour que les gens agissent comme à Guéckédou. Aujourd’hui à Guéckédou s’il y a viol dans une seule préfecture ou dans un district, les gens se déplacent pour aller là-bas, la justice se déplace pour aller sur les lieux, ce n’est plus au niveau de la préfecture, on se déplace on va au district on condamne les gens » a-t-il indiqué.
Cette action rentre dans le cadre des journées de plaidoyer initiées pour la promotion des droits des filles/femmes et le renforcement de la lutte contre les cas de viol en période de COVID-19 en Guinée.
Mansaré Soumah Naby Moussa pour actualitefeminine.com