L’Organisation de Secours aux Handicapés OSH-Guinée a organisé ce vendredi 14 janvier 2022 à Conakry, un atelier de plaidoyer pour l’autonomisation des personnes handicapées déguerpies à Conakry. Cette rencontre qui a réuni des personnes porteuses de handicap, le partenaire financier Plan International et le ministère de l’action sociale, de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, a permis aux organisateurs de présenter un rapport synthèse d’une enquête sur les personnes handicapées déguerpies dans la capitale guinéenne.
Ce rapport synthèse de 20 pages est une enquête de l’organisation de Secours aux Handicapés OSH-Guinée sur les conditions de vie des personnes handicapées déguerpies à Conakry. Dans ce document, 81 personnes dont 78 femmes avec une moyenne d’âge 40 ans ont été interrogées. Cependant les statistiques sont alarmantes « 83% n’ont aucun travail et vivent dans la mendicité, 9% vivent dans le commerce et 2% dans l’artisanat. 56% de femmes interrogées sont victimes de violence, injures, insultes, bastonnades. 99% reconnaissent que leur droit à un abri a été violé. Après le déguerpissement 84% sont dans la rue, 13% chez un parent. 100% déclarent ne pas avoir porté plainte par méconnaissance de la procédure » explique Bangaly Camara membre de OSH-Guinée.
Selon la présidente de l’organisation, cet atelier vise à faire un plaidoyer auprès des décideurs sur la situation des personnes porteuses de handicap notamment les femmes déguerpies à Conakry « c’est un fond féminin qui consiste à autonomiser les femmes handicapées. Vous n’êtes pas sans savoir que 1,5 % de la population guinéenne constitue des personnes handicapées dont 47 % sont des femmes. Elles sont au bord de la route pour mendier et avoir de quoi manger. Le centre a été construit à la cité Solidarité, il faudrait que l’Etat équipe ces centres et enlève ces personnes handicapées notamment les femmes au bord de la route, devant les mosquées, les églises. Que ces femmes apprennent un métier, qu’elles puissent être autonomes et indépendantes et qu’elles contribuent au développement de leur pays » indique Massoud Barry présidente de OSH Guinée.
Au niveau de Plan International Guinée, l’initiative est salutaire et les accompagnements se feront après la réception du document « cette étude va nous permettre à mieux cerner la problématique de la situation d’handicap. Nous allons être en contact avec les responsables pour avoir le rapport afin de peaufiner les plans d’actions, intégrer les recommandations dans notre processus de collaboration. Les financements que Plan International est en train de faire en collaboration avec l’ONG intègre les recommandations. En deuxième lieu, aider l’ONG à travailler sur le plan d’action » promet Alimou Gassimou au nom de son institution.
Durant l’activité, des femmes handicapées déguerpies dans les espaces publics ont fait d’émouvants témoignages sur leurs conditions de vie.
Hasso Bah