La République de Guinée dispose depuis le 22 janvier 2022 d’un Conseil National de la Transition CNT, à sa tête Dansa Kourouma président du CNOCS. Depuis la constitution de cette entité importante de la nation, des activistes pour la défense des droits de la femme dénoncent la faible représentativité de cette couche sociale dans les instances de prise de décision.
Si les défenseurs des droits de la femme avaient l’espoir qu’une femme soit à la tête du CNT après que la primature et la présidence soient dirigés par des hommes, cet engouement est mort. Au CNT, c’est un homme qui est la tête et la première vice-présidence est assurée par une femme à l’occurrence Hadja Maimouna yombouno présidente de la fondation solidarité féminine. Au niveau de la représentation politique, seulement quatre femmes sur 15 occuperont les sièges au CNT.
Réagissant à notre micro ce lundi 24 janvier 2022, Aminata Pilimini Diallo fondatrice du site actu-elles.infos et féministe, a exprimé son mécontentement et son inquiétude quant à l’avenir du respect des droits de la femme en Guinée. Selon Pilimini, les belles paroles ne sont pas appliquées sur le terrain « depuis l’avènement de la junte, les discours sont toujours beaux, on te parle d’équité, de 30% de femmes, de la promotion des femmes et des jeunes mais c’est juste de belles paroles. Dans le gouvernement il y a combien de femmes. Au moins on pouvait mettre deux vice-présidents pour qu’il y ait l’équité. Dans le CNT, il y a moins de femmes. Au niveau de la représentation des partis politiques on s’y attendait. C’est même une surprise car au début il n’y avait qu’une seule femme, et s’il y a quatre, disons Dieu merci » déplore-t-elle.
Sachant bien que le combat est loin d’être gagné, l’activiste précise que c’est le bon moment pour les défenseurs des droits de la femme à intensifier les actions « mais encore une fois c’est pour montrer aux féministes, aux défenseurs et défenseuses des droits des femmes, on a un énorme boulot à faire et dans tous les domaines. Le combat est loin d’être gagné, il faut qu’on s’engage, qu’on se donne les mains nous les femmes et les hommes qui veulent nous accompagner. Il y a des femmes qui méritent, qui peuvent être premières ministres, à la tête du CNT. Il y a des femmes qui peuvent représenter toute entité en Guinée. Pourquoi on met à l’écart les femmes et elles acceptent au lieu de revendiquer ? Il faut donc qu’on s’engage pour qu’on ait au moins les 30%, d’ailleurs on doit revendiquer, exiger les 50% » suggère-t-elle.
Au terme de l’entretien, Aminata Pilimini Diallo espère que les femmes qui sont au CNT, hisseront les voix de cette couche sociale et qu’elles réussiront le combat pour le respect des droits des femmes dans le CNT.
Hasso Bah