Dans le but de rendre propre l’environnement guinéen mais aussi contribuer à l’autonomisation de la couche féminine et juvénile, Fatoumata Chérif, fondatrice de l’initiative Selfie déchet, a présenté devant les Hommes de médias une solution dénommée ‘Ecopoint’’. Point Ecologique ou Ecopoint vise à monnayer les ordures contre de l’argent, des pass internet et d’autres articles.
Après plusieurs années de sensibilisation, de dénonciation sur la pollution de l’environnement à travers son projet Selfie Déchet, l’activiste Chérif Fatoumata développe Ecopoint. La mise en place de cette initiative découle d’un long constat sur le terrain.
« Lorsque les déchets ont une importance, nous nous sommes dits il faut les capitaliser, on peut en faire un troc et surtout à travers nos reportages dont la grande décharge publique de concasseur. Nous nous sommes rendu compte que les déchets ont de la valeur mais beaucoup de gens ne le savent pas, parce que ça se fait à un niveau archaïque. Mais si on essayait de donner de la valeur aux déchets, si on informait la population qu’il est possible de recycler, ils allaient voir les déchets autrement, d’où la mise en place de cette stratégie-là, qui vous permet en tant que citoyens ou consommateurs de gagner de l’argent à travers de la monnaie digitale, des pass internet, des boissons et d’autres articles divers en échange des déchets recyclés» explique-t-elle.
Fatoumata Chérif et son équipe ont besoin d’une catégorie de déchets pour le recyclage « vous pouvez retrouver des bouteilles plastiques, les cannettes, les plastiques et l’aluminium. Il y a aussi des pneus et d’autres catégories mais qui pour l’instant sont dangereux et nous on ne voudrait pas mobiliser la population vers les déchets dangereux, par exemple ce sont les fils électriques, les fils de fer qui sont recueillis dans les pneus. Nous ce qu’on veut c’est réduire l’impact écologique. Pour cela, on ne veut pas utiliser des moyens brusques qui vont dégager des gaz à effet de serre alors qu’on a des moyens qu’on appelle “Low cost” qu’on peut faire chacun de manière simple, durable et à moindre coût sans affecter notre santé » précise-t-elle.
L’initiatrice envisage de poursuivre ce projet sur toute l’étendue du territoire national en vue de mettre fin à l’insalubrité mais aussi à promouvoir l’entrepreneuriat juvénile et féminin « si nous attendons que tous ces déchets que nous avons recyclés vont dans les décharges pour les brûler, c’est la santé de toute la population qui est en danger, parce qu’il y a des toxines dans les déchets plastiques. Si elles sont brûlées, elles dégagent du gaz à effet de serre et qui est trop dangereux pour la santé et surtout des enfants. Et dans les décharges, il y a des déchets biomédicaux, il y a entre autres des seringues, le reste du corps biologique, des perfusions et tout ce qui reste dans les opérations […] juste à-travers ça, vous allez comprendre que personne ne joue son rôle parce que l’USAID a payé des incinérateurs pour les hôpitaux mais la question qu’on se pose, c’est pourquoi ces seringues se retrouvent dans les décharges. Laissez-moi vous dire, même les pieds qu’on ampute se retrouvent à la décharge », a-t-elle dénoncé.
Selon l’activiste, les déchets sont évalués par quantité, par type de déchet et à travers leur propreté, avec des prix non homologués. Le prix par kilogramme avec Ecopoint, est autour de 1500 GNF.
Hasso Bah