Le président de la transition a dans un communiqué diffusé sur les ondes des médias d’Etat, annoncé des dispositions prises contre les pharmacies clandestines et la prolifération des faux produits. Dans la commune urbaine de Boké, les détenteurs des pharmacies non agrées s’inquiètent déjà sur l’application de cette nouvelle mesure. Ils demandent à l’État de leur donner plus de temps afin d’écouler leurs produits. Pendant ce temps, le responsable en charge des pharmacies au niveau de la direction régionale de la santé salue cette décision.
Selon le communiqué, cette décision fait suite à l’augmentation incontrôlée des cliniques médicales clandestines en Guinée avec une prolifération des faux médicaments. Dans la région de Boké la plupart des pharmacies présentes sont non agrées et travaillent dans la clandestinité sans aucune formation requise. Le responsable chargé des pharmacies à la direction régionale de la santé Dr Mamadou Alpha Diallo salue cette démarche des autorités avant de dégager les dangers liés à cette pratique « il y a des gens qui vendent des médicaments qui ne sont pas des spécialistes, ils ne savent pas est-ce que ce médicament est bien conservé, est-ce qu’il est périmé ; qui est son fabriquant, donc vouloir donner ça a un malade, il y a des complications qui peuvent subvenir voir jusqu’à la mort qu’on ne souhaite pas. Je suis tout à fait d’accord avec le colonel Mamadi Doumbouya que tout doit être contrôlé et agréé parce qu’il y a une augmentation de façon accrue des cliniques clandestines à Boké » soutient-il.
Mohamed Sow est détenteur d’une pharmacie non agréée et fonctionne dans la clandestinité dans le secteur de Kougnewadé. Informé de cette nouvelle, il plaide le président de la transition de leur laisser le temps afin d’écouler les produits déjà à leur disposition « notre inquiétude c’est quoi ? C’est parce que la décision est trop brusque, nous aussi nos familles en dépendent de ça, ma femme et mes enfants et toutes nos dépenses, donc je plaide à Mamady Doumbouya le président de la république de nous donner du temps, au moins 6 mois ou 1 an pour écouler les produits pharmaceutiques que nous avons » souhaite-t-il.
Un bon nombre de citoyens préfèrent acheter des produits pharmaceutiques dans les conteneurs ou dans les boutiques sans se rendre à l’hôpital et ignorent le danger. C’est le cas de Mariam Diallo rencontrée devant une pharmacie non agréée « je suis venue acheter le médicament, je n’ai pas d’appétit, pour ça je n’ai pas besoin d’aller à l’hôpital ce que je paie là ça m’arrange » a-t-elle laissé entendre.
Le spécialiste des produits pharmaceutiques conscient des risques qu’il occasionne, conseille aux malades de se rendre dans les structures sanitaires avant toute prise de médicaments. Il affirme que seuls les agents de santé sont capables de poser un diagnostic réel et faire une prescription en fonction du diagnostic posé pour traiter le malade. Il déconseille les citoyens de s’approvisionner clandestinement dans les pharmacies par terre ou payer des médicaments périmés ou détériorés.
Quelques citoyens ont aussi laissé entendre que les produits vendus dans les conteneurs qualifiés de pharmacies clandestines sont moins chers que dans les pharmacies agréées, ce qui n’est pas du tout favorable avec leur situation économique.
Seydouba Bangoura 620-236-416