A Conakry, il existe plusieurs dépotoirs d’ordures où des femmes, des enfants vont pour récupérer certains objets déversés, des plastiques, des barres de fer, etc. pour autres usages. Ces personnes qui s’immiscent dans ces tas d’ordures ne se protègent cependant pas et encourent de graves problèmes sanitaires.
A Cosa dans la commune de Ratoma, il y a un espace surnommé SIVITA où des femmes, jeunes et enfants se rencontrent dans la décharge pour trier des objets déversés et les utiliser à leurs fins. Ne se souciant guère de leur santé, ils s’activent à explorer ces tas d’immondices pour avoir quelque chose en main.
Courbée, en train de fouiner pour avoir ce qu’elle cherche, madame Camara M’Ballou a commencé cette activité il y a de cela trois ans. Ayant des bouches à nourrir avec un mari à la retraite, il fallait qu’elle trouve une activité rémunératrice d’où le triage des déchets plastiques recyclables dans cette décharge.
« Je me suis lancée dans cette pratique en cherchant des plastiques usés que je revends aux hommes qui cuisent les arachides. Dès fois je peux avoir 50.000 à 80.000 GNF et petit à petit j’ai commencé encore avec les bouteilles de plastiques vides que nous lavons très bien avant de les envoyer au marché et nous les revendons aux détaillants à 3 pour 500 GNF et eux ils revendent à 4 pour 1000 GNF » explique-t-elle.
Consciente des dangers liés à cette pratique, dame Camara M’Ballou est obligée de continuer pour le bien de sa famille « Oui nous risquons nos vies ici avec les ordures ménagères jetées que nous touchons sans gants ni protection respiratoire ou des bottes, mais que faire si nous manquons de moyens financiers ? Il y a les frais de scolarité, le loyer et autres charges quotidiennes. Je profite pour implorer les bonnes volontés à nous venir en aide » lance-t-elle.
Non loin de là, Sow Kadiatou une autre jeune femme s’active à avoir quelques déchets recyclables. Victime de violence conjugale, elle a commencé cette activité après son divorce « j’ai divorcé avec mon mari qui me battait chaque fois alors pour subvenir à mes besoins je fais le triage des plastiques d’eau. Je revends à bas prix, les petits bidons à 500 GNF et ceux de 20 litres à 1.000 GNF. Les difficultés nous n’avons pas d’accompagnement, notre santé est menacée, nous n’avons pas de matériels pour le triage » liste-t-elle.
Il faut signaler que l’ensemble de ces déchets recyclés qui ne sont cependant pas bien désinfectés, se retrouvent le plus souvent dans la circulation, dans les différents marchés de la capitale. Une situation qui devrait alerter l’autorité à revoir cet aspect afin de préserver la santé de la population.
Korka Bah 622611241