Les femmes entrepreneures de la république de Guinée notamment celles vivant en milieu rural traversent d’énormes difficultés dans leurs activités génératrices de revenus. De la transformation, à la production en passant par la commercialisation et autres aspects liés à l’entrepreneuriat, ces femmes ont du mal à s’en sortir.
Durant la première édition du colloque national des femmes entrepreneures vivant milieu rural qui s’est tenue à Kindia les 26 et 27 mai 2022, elles sont nombreuses ces braves dames du pays à dénoncer les problèmes qu’elles rencontrent à longueur de journée.
Aïssatou Lamarana Baldé qui évolue dans l’agriculture dans la région de Labé : nous rencontrons beaucoup de difficultés comme le manque de machines, manque d’eau pendant la saison sèche, d’emballage et des machines pour faire le collage.
Diallo Halimatou gérante de Halima Cosmétique dans la capitale Conakry : il y a le problème d’équipements qui sont hyper chers et nous n’avons pas une subvention de la part de l’Etat. Les difficultés c’est aussi la confiance entre les consommateurs et nous, la non implication des bailleurs. Nous faisons la promotion de tout ce qui est naturel et bio et nous invitons aussi la population à utiliser les produits locaux et naturels.
Nantenin Condé productrice de riz à Faranah : il y a le problème d’acquisition des terres cultivables. Après la production, l’accès n’est pas facile pour le déplacement de la marchandise. Concernant les femmes productrices, il y a certaines qui ne sont pas allées à l’école donc il y a un déficit de compréhension.
Marie Cécile Haba femme entrepreneure évoluant dans le maraichage à Boké : nous sommes dans une zone minière et pendant la saison sèche, les marigots tarissent et beaucoup d’entrepreneurs pensent que c’est à cause de l’exploitation minière car ce n’était pas le cas les années précédentes. Nous avons des difficultés pour l’arrosage de nos plantations.
Bah Fatoumata Lamarana gérante de ABAL entreprise et Co-promotrice de DRH agrobusiness à Kindia : nous les femmes entrepreneures sommes stigmatisées ! On dit souvent que la femme ne peut pas faire l’agriculture, puis il y a la hausse des intrants agricoles, l’accès au financement, le coût d’acquisition du bail du terrain et surtout les feux de brousse.
Camara Mariama Ciré gérante du SONA pour le développement durable à Mamou : il y a le problème d’obtention des terres, manque d’eau, manque d’aménagement des terrains, manque d’intrants agricoles. Il y a aussi un problème de commercialisation, tout le monde produit et commercialise au même moment. On a un problème de conservation des produits, des pertes par rapport à l’inondation, les vols récurrents.
Hasso Bah