En République de Guinée, il existe des villages qui n’ont jamais connu un forage ou un robinet. Ces populations n’ont jamais utilisé d’eau potable, elles se procurent des eaux de rivière, du marigot pour boire, préparer et faire d’autres activités. À Djimmé Dokoré un village situé à environ 07 km de la préfecture de Mali, les citoyens rencontrent le même le problème. Cette localité ayant plus de 300 habitants a cinq puits inopérants. Conséquence ! Les habitants sont obligés de puiser l’eau dans un marigot.
Ce marigot situé à environ un kilomètre du village Djimmé Dokoré se trouve au milieu de la brousse. Là, des feuillages et autres débris sont visibles. Il n’y a aucun dispositif sécuritaire et sanitaire mais la population est obligée d’utiliser cette eau car elle ne sait où se procurer de celle potable.
« En allant chercher l’eau dans ce marigot, nous avons la peur au ventre, parfois si c’est pendant la saison sèche on trouve des serpents qui boivent dans ce même marigot, des bœufs, des moutons, des chèvres… Mais nous sommes obligés d’utiliser cette eau parce qu’on n’a pas le choix » explique Fatoumata Binta Diallo résidente à Djimmé Dokoré.
Avant l’utilisation, ces femmes passent par des processus pour que cette eau soit consommable. Toutefois, les résidents ne sont pas épargnés des maladies « avant d’utiliser l’eau de ce marigot, on va la chauffer d’abord pour essayer d’éliminer les microbes. Nous tombons souvent malades avec nos enfants à cause de cela. Nous n’avons pas eu les moyens financiers de nous trouver un forage » déplore-t-elle.
Cette situation préoccupe à plus d’un titre El hadj Amadou le Chef du village qui a pourtant mené plusieurs démarches auprès de ses chefs hiérarchiques mais en vain « nous n’avons pas de forage, ni de puits amélioré. C’est ce qui fait que nos femmes aillent chercher de l’eau dans un marigot situé à environ 1 km d’ici. Nous avons creusé 05 puits dans tout le village mais malheureusement ces puits sont inopérants. Nous demandons aux autorités et aux bonnes volontés de nous venir en aide pour alléger nos souffrances » lance-t-il.
L’obtention d’une eau potable n’est pas le seul problème dans ce village. La population est aussi en manque de poste de santé, d’école et d’électricité. A l’image de Djimmé, les villages voisins Bhohoye et N ‘Dolo Gawélle sont confrontés aux mêmes difficultés.
Alpha Moussa Dieng