La faible représentativité des femmes dans les instances de prises de décision en Guinée et dans certains pays d’Afrique de l’Ouest devient une préoccupation pour le National Démocratic Institut NDI. Ainsi à travers son programme Le Réseau des Femmes Emergentes en Politique RFE, en collaboration avec le Fleuve Mano et la Chair UNESCO de l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia, l’institution organise du 04 au 05 aout 2022 à son siège à la Camayenne dans la commune de Dixinn, une formation pour 08 jeunes filles étudiantes en leadership politique.
Les femmes de quatre pays d’Afrique de l’Ouest qui forment la région du fleuve Mano notamment la Côte-d’Ivoire, la Guinée, le Libéria et la Sierra-Leone sont confrontées à des défis importants alors qu’elles ont ces forces d’accroître leur participation politique et leur leadership en politique. En Côte-d’Ivoire, elles représentent 11% des législateurs, 12% en Sierra-Leone et au Libéria. La Guinée vient en tête de ce peloton avec la nomination de 24 conseillères au CNT sur 81 soit un quota sensible égal à 28%. Dans le gouvernement de la transition, sur les 25 ministres y figurent 07 femmes, des données qui sont encore loin d’atteindre la parité encore souhaitée. Cette situation s’expliquerait notamment à cause des normes culturelles et familiales, les barrières socio-économiques et le manque de soutien des dirigeants des partis politiques. D’où, l’organisation d’un atelier de formation pour 08 jeunes filles étudiantes en politique.
« Nous voulons assez de femmes dans les instances de prise de décision, assez de femmes dans la politique. Il s’agit là d’être audacieuse, dynamique, courageuse, car la place ne se donne pas, elle se mérite, elle s’impose » précise Managbè Camara membre du conseil national des femmes du Bloc Libéral et lauréate du RFE programme du NDI en collaboration avec le fleuve Mano.
Le choix des bénéficiaires n’a pas été facile mais grâce à l’appui de la Chair de l’UNESCO de l’université de Sonfonia, 08 jeunes filles sont choisies pour leur capacité. Elles suivront durant ces deux jours des thématiques axées sur le renforcement de la confiance en soi, la vision personnelle, comment faire un plaidoyer, la charte des partis politiques, comment créer un parti politique ? Le représentant Chair UNESCO paix et démocratie des droits de l’Homme de l’université de Sonfonia Soumaïla Bayo, estime que cette formation vient à point nommé « cette formation vient à point nommé surtout en cette période de transition qui est axée sur la refondation de l’Etat. Et qui parle de refondation de l’Etat, je pense que les femmes ont leur place parce qu’elles représentent près de 52% de la population guinéenne » notifie-t-il.
Avant de déclarer officiellement ouverte cette session de formation, Mme Vandetta Bernard-Jones directrice régionale des finances et d’administration Afrique Centrale et de l’Ouest du NDI a pour sa part expliqué l’utilité de cet atelier à ces bénéficiaires « la participation et représentation égale des femmes aux processus décisionnels sont essentiels pour prioriser les questions relatives aux femmes dans les agendas nationaux et internationaux. Cette formation leur permettrait d’avoir de plus grandes opportunités de réaliser leurs aspirations politiques et progresser au sein des partis politiques. C’est justement pour relever ce défi que le NDI est allé vers le monde universitaire pour encourager les étudiantes que vous êtes à vous engager dans ce combat » lance-t-elle.
Kadiatou Doumbouya juriste de formation à l’université général Lansana Conté de Sonfonia et bénéficiaire de ladite formation décline ses attentes au terme de cette session « c’est de nous engager en politique et qu’on arrête cette victimisation. On veut aussi participer aux prises de décision et je crois que cette formation est une voie pour nous jeunes femmes de se faire du chemin dans la politique. Nous espérons acquérir des connaissances avec les formateurs mais également des participantes » souhaite-t-elle au nom des participantes.
Le programme du Réseau des Femmes Émergentes en politique RFE est une initiative du NDI en collaboration avec le fleuve Mano. Mis en place depuis 2019, ce projet se fixe pour objectif d’inciter les femmes issues des quatre pays formant le fleuve Mano à se lancer dans la politique pour une représentativité juste et équitable dans les instances de prise de décision.
Hasso Bah