A Boké, les écoles ont affiché un constat morose dans la reprise des cours, alors que l’ouverture est officiellement programmée ce 04 octobre sur toute l’étendue du territoire national. Dans les plus grands établissements publics de la commune urbaine, présentent ce mardi, un faible taux de présence au niveau des élèves dont d’autres sont dans un environnement pas totalement confortable pour tenir les cours. Par contre, les encadreurs ont massivement répondu présent et demandent aux parents d’élèves de libérer les enfants à rejoindre les classes. Par ailleurs, les quelques rares élèves présents tirent la sonnette d’alarme et appellent l’État à améliorer leur environnement pour qu’il soit mieux adapté aux conditions d’études.
Malgré l’annonce depuis un mois de l’ouverture des classes ce 04 octobre sur toute l’étendue du territoire national par le ministère de l’éducation pré-universitaire et de l’alphabétisation, le taux d’affluence était très faible ce mardi au niveau des élèves, dans les écoles visitées à Boké. A 07 heures 45 nous assistons à la montée des couleurs à l’école primaire du centre où nous démarrons le tour des établissements de la préfecture. Par faute d’assainissement des lieux, les enseignantes sont obligées de procéder au ramassage des ordures à travers des élèves, avant d’accéder dans les salles de classes.
Mariam Bah directrice par intérim dresse la situation de cette première journée de reprise et appelle les parents d’élèves d’envoyer les enfants à l’école « aujourd’hui c’est l’ouverture des classes toutes les enseignantes sont là, les élèves commencent à revenir, nous sommes prêtes il y a 15 enseignantes qui ont répondu dont deux hommes, les parents n’ont qu’à laisser les élèves revenir à l’école, l’examen c’est dès maintenant, c’est à partir d’aujourd’hui qu’on prépare l’examen » lance-t-elle.
A moins de deux kilomètres, nous voici au lycée public de Yomboya. Visiblement, l’établissement a bénéficié d’une rénovation mais un manque notoire de tables-bancs se fait quasiment remarquer dans toutes les salles. La reprise de ce matin, la plupart des enseignants programmés sont présents mais malheureusement les élèves ont brillé par leur absence. Aboubacar Bintia Camara, professeur de français en situation de classe, en terminal science maths, se retrouve seulement qu’avec deux élèves « nous sommes là pour commencer les cours mais malheureusement sur 50 élèves prévus il n’y a que deux qui ont répondu, sinon le cours tout est préparé, le professeur est fin prêt » se désole-t-il.
Le taux d’absence est énorme, Jean Paul lanciney Mansare proviseur de l’école, présente la statistique du jour « l’effectif prévu 1.107 dont 490 filles, ce matin il y a 68 présents dont 16 filles, soit un pourcentage de 6,14%, 12 professeurs étaient programmés et 10 ont répondu présent » a-t-il dressé.
Direction, Filira l’un des plus grands lycées publics de la région qui regorge en même temps le collège. L’école se trouve dans un état de délabrement très poussé, même le bâtiment qui a été incendié l’année dernière n’est toujours pas réhabilité. Le principal Fara Kelai Kamano présente d’abord l’affluence du jour avant d’évoquer avec regret, la situation dans laquelle se trouve l’école « on a prévu 1.275 élèves et 557 filles, 62 élèves sont présents ce matin dont 20 filles, les enseignants ont massivement répondu présent, ils sont assis là il n’y a pas d’élèves. J’ai lancé combien de fois l’appel, l’école est délabrée comme vous le voyez, le grand bâtiment qui reçoit beaucoup d’élèves est en état vraiment qu’on ne peut pas expliquer, il y a beaucoup de table-bancs qui sont gâtés mais comment les rétablir ? » S’interroge-t-il.
Ces conditions ne sont pas du tout favorables à la recherche du savoir surtout en cette saison pluvieuse, car les enfants sont exposés aux intempéries de la nature. Oulematou Baldé, élève en classe de la 8ème année reste néanmoins armée de courage. La jeune écolière sollicite l’aide auprès de l’État avant d’encourager ses amis de la rejoindre « dès que la pluie tombe on ne peut pas étudier, ils n’ont qu’à nous aider à réparer notre école, parce que toute l’école est gâtée, les tôles sont percées un peu partout. Je demande à mes amis même s’ils n’ont pas eu la tenue, de porter les anciennes tenues de revenir à l’école, un jour tout va changer » a-t-elle encouragé.
Le directeur préfectoral de l’éducation qui devrait répondre à notre question était déjà matinalement sur pied pour un autre constat sur le terrain. Comme par hasard, il trouve la presse en pleine interview avec le principal à Filira, les deux responsables s’échangent des salutations et Ibrahima Fofana n’ayant plus le temps à perdre se dirige à une autre destination avant la sortie des journalistes.
Seydouba Bangoura 620 236 416