A Boké, les femmes de Thouaye un village de la commune rurale de Tanènè situé à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de la préfecture, se livrent à l’extraction de gravier dans les différentes carrières de la localité. Cette activité habituellement réservée aux hommes est de plus en plus pratiquée par ces femmes rurales, à la quête du quotidien.
C’est sur une étendue de terre en pleine brousse à Thouaye un village relevant de la commune rurale de Tanéne, que se trouvent ces femmes rurales faisant l’extraction des graviers pour revendre. Constituées en groupement au nombre de 60 femmes, elles travaillent en équipe de 8 personnes par groupe et chacune de ces équipes est capable d’avoir un chargement de gravier par jour. Dans la carrière, les femmes sont visibles, dont l’âge varient entre 30 à 45 ans. Les bébés attachés au dos, des pioches et des pelles en main sont en train de tamiser les graviers. Maladoh Camara est l’une des ouvrières explique son calvaire.
« Nous sommes en train de traverser beaucoup de souffrance ici, nous sommes obligées de faire ce travail parce que nous n’avons rien, sinon c’est un travail d’homme que nous les femmes ne devons pas faire, mais nous n’avons pas le choix car c’est ce qui nous donne de l’argent. Nous revendons un chargement à 400 mille jusqu’à 300 mille lorsqu’on est coincée. On n’a pas beaucoup d’intérêts mais c’est juste comment avoir notre pain quotidien et pouvoir soigner nos enfants parce que nos maris ne travaillent pas » a-t-elle expliqué.
Les difficultés rencontrées sont énormes mais les femmes de ce village n’ont d’autres activités que ce travail depuis de longues années et dans des conditions les plus difficiles. En train d’allaiter son bébé, Aïssatou Manet explique comment se fait l’extraction du gravier « nous faisons cette activité depuis belle lurette, chaque jour nous travaillons matin et soir et parfois sans rien manger. Comme vous venez de le constater c’est un travail très dur, mais c’est nous qui creusons avec les pioches, tamisons et regroupons les graviers récupérés à un endroit à travers des brouettes jusqu’à avoir un chargement » précise-t-elle.
Ces braves femmes demandent l’assistance auprès de l’Etat afin de les aider à combattre la pauvreté dans leur localité.
Seydouba Bangoura 620 236 416