Bonsoir mes chers frères et sœurs, encore permettez-moi de passer ce message quoique d’aucuns me diront que mon statut ne me permet pas, mais sachez tout simplement que je suis une militante pour la place de la femme dans la société dans l’âme.
Et bien aidez-moi à comprendre pourquoi nos leaders réfutent carrément de recevoir les médiatrices désignées pour rétablir le dialogue.
Pour qui connaît un peu le parcours ou l’histoire de nos honorables médiatrices qui ont rendu d’énormes services à la nation.
Pour ce qui concerne Maman Aïcha BAH, enseignante et à moins de ses trente ans, son époux est envoyé en prison, pendant plus de 10 ans elle est seule à élever leur seule fille et unique enfant, malgré les difficultés liées à persécutions auxquelles les membres des familles des détenus politiques étaient confrontés. Une militante des droits des femmes et filles dans le monde, ancienne Ministre de l’éducation nationale, a origine des grandes réformes dans le système éducatif, responsable de la mise en œuvre des réformes majeures sur l’amélioration de l’éducation de la jeune fille. Une des membres fondateurs du forum des éducatrices de l’Afrique, ancienne fonctionnaire internationale à l’UNESCO où elle a servi comme conseillère spéciale du Directeur général de ladite institution. Membre du comité pour le prix de la bonne gouvernance de la Fondation Mo Ibrahim et membre du comité consultatif de la Banque Islamique de Développement. Un parcours couronné par plusieurs distinctions nationales et planétaires.
Pour Maman Mme Guilao Joséphine Leno, enseignante de son état est également une des célèbres syndicaliste d’expérience inédite de son temps, une autre militante des droits des femmes et filles, sa lutte contre le mariage précoce auprès des chefs traditionnels a permis de faire bouger les lignes. Membre influent du Comité National de Redressement National (CTRN) qui était l’organe législatif de l’époque, seul femme au bureau exécutif et où elle a activement participé à la rédaction de la première loi fondamentale de l’histoire du pays. Aussi ancienne Ministre du travail et des affaires sociales, ancienne vice-présidente du conseil économique et social plus d’une trentaine d’années elle est également une patriote avertie, elle a travaillé en collaboration avec les organisations en vue de promouvoir les droits syndicaux, mais surtout en vue d’établir un processus de dialogue entre le syndicat et l’Etat. Médiatrice panafricaine qui a loyalement le pays, elle est une femme engagée pour la paix la cohésion sociale et le vivre ensemble.
La troisième qui est Dr Makalé Traoré est une brave femme qui n’est plus à présenter pour les dix dernières années, juriste, économiste, cheffe d’entreprise, imperturbable militante pour les droits économiques des femmes en Guinée, membre du patronat, ancienne Ministre de la fonction publique, 1ère femme Directrice de campagne présidentielle qui a mené son candidat dans le fauteuil présidentiel, fondatrice de la Coalition des Femmes et Filles de Guinée (COFFIG) initiatrice de la case de veille pour les élections apaisées, une des rares femmes candidates à l’élection présidentielle.
Je ne peux pas comprendre comment avec tous ces parcours élogieux de nos icônes vivantes, un certain nombre de leaders continuent à douter d’elles. Pourquoi attendre toujours que c’est après les situations dramatiques qu’ils acceptent de venir au tour des tables de dialogue.
Pourquoi vous ne pouviez pas saisir la main tendue du groupe de dialogue essentiellement composé de femmes, un symbole premier du genre en Guinée.
Après les manifestations et ses corollaires de dégâts matériels et humains de 2011-2013, tous se sont retrouvés au parlement. Dans un décret du 2 septembre, le Président de l’Union des Forces Républicaines (UFR) est nommé Haut représentant du chef de l’Etat, précédée par la nomination d’un de ses membres influent au poste de Ministre de l’élevage et de la production animale
Le 1er septembre 2016, après des années de transition et de manifestations violentes avec d’énormes dégâts matériels et les pertes en vies humaines, que le Président Alpha Condé et son opposant se sont réconciliés.
Maintenant que les actes importants sont posés par l’ouverture historique du procès du 28 septembre est ouvert, maintenant que les lignes bougent par la lutte contre la corruption, la mobilisation de la vie économique et les lignes des droits des femmes bougent également avec une volonté politique manifeste qui donne de l’espoir.
Le seul fait de l’ouverture du procès du siècle, qui va nous permettre de comprendre comment ce carnage a eu lieu avec les cas de viols sur nos dignes femmes en face de la quasi-totalité des principaux auteurs.
Pourquoi aucune action pour réclamer l’ouverture des enquêtes sur les tueries de 2007 ??? Pourquoi aucune réaction pour réclamer l’ouverture des enquêtes pour rendre justice aux victimes de 2011 à 2020 ??? Et encore d’ailleurs pourquoi pas un seul mot pour réclamer l’eau potable des robinets de la capitale ???
Tant de questions sans réponse, qui doivent interpeller les Guinéens, ces populations qui se cherchent au quotidien, que je trouve majoritaire ou la majorité silencieuse qui n’est pas du politique et je peux dire très loin de la politique.
Ces politiques qui se tiraillaient le pouvoir dans un bras de fer qui ne disait pas son nom, d’ailleurs et malheureusement un bras de fer qui a engendré d’énormes dégâts et pertes en vies humaines, dont ses politiques marchent main en main pour faire pression sur le pouvoir actuel.
Certes, on attend tous des grandes annonces de mise en place d’un Gouvernement d’union nationale ou peut-être le rehaussement du nombre de membres au CNT, pour accepter la main du Gouvernement.
Il est maintenant important de se poser la question de savoir comment nous pouvons laisser ce groupe de politiques à confisquer la situation sociopolitique du pays. Je vous prie de laisser nos honorables braves femmes médiatrices à travailler afin de nous débloquer la situation.
Hadja Maïmouna Yombouno, première vice-présidente du CNT