A Boké, le lycée Filira, un des plus vieux établissements publics de la région, n’est plus dans les meilleures conditions pour recevoir les élèves. L’école est devenue vétuste et malgré les nombreux appels du principal du collège, c’est maintenant en pleine année scolaire que l’État engage la rénovation d’un des bâtiments. Ce qui vient aussi compliquer la formation des élèves et les activités de la direction de l’école.
Créé en 1960, le lycée Filira est l’un des plus anciens de la région, construit au même endroit que le collège. Le site ressemble actuellement à un endroit qui n’est plus habité depuis des années. L’infrastructure présente une architecture très ancienne, c’est un long bâtiment qui n’a pas de façade principale, dont parallèlement un mur commun sépare à l’opposé les salles de classes. Jamais cette école n’a connu une rénovation. Des toitures décoiffées, des plafonds qui s’écroulent, des fissures visibles partout et des eaux stagnantes à l’intérieur des salles de classe c’est l’image de cette école publique.
Ramatoulaye Diallo, élève de la dixième année décrit leur condition d’étude « les salles de classes sont vraiment désagréables, la cour même est dégoûtant au faite, les murs sont dégradés, si vous voyez les tôles non ce n’est pas bien, même les bancs sont insuffisants dans les salles de classes, on n’a pas de place on s’assoit à 4 par banc, parfois on ne peut pas étudier, les tôles sont percées et l’eau rentre quand il pleut. Il y a les eaux stagnantes qui restent dans les salles de classes, nous courons même des risques de maladies comme le palu et d’autres » a-t-elle dit.
Ce problème de places auquel les élèves sont confrontés est lié à la rénovation d’un bâtiment de trois salles de classes, le principale Fara Kelai Kamano est obligé de procéder à des réaménagements du programme ce qui n’est pas sans conséquence sur la formation des élèves « ces trois salles qui sont démolies comme ça donc il fallait convenablement reprendre l’emploi du temps pour permettre à tous les enfants d’étudier, au lieu de 6 jours on a 5 jours de cours maintenant, les enfants de 7ème ont même 4 jours de cours, ça va beaucoup jouer sur le programme mais après les travaux on va voir comment essayer de rattraper le temps perdu là » s’exprime-t-il.
Le censorat est aussi affecté par ces travaux de rénovation en pleine année scolaire surtout qu’il y a beaucoup de départs et d’arrivée de nouveaux élèves. Trouvé dans un autre local totalement désordonné, le censeur a du mal à retrouver son rapport des statistiques annuelles, il a fallu plusieurs temps de recherche pour que le principal le retrouve pour nous livrer finalement la statistique actuelle de l’établissement qui est d’une totale de 1.275 élèves dont 610 filles.
Même dans le grand bâtiment appelé Titanic où les élèves sont obligés de suivre les cours, a besoin d’une rénovation totale « eh mais le grand bâtiment ça c’est une nécessité impérieuse, c’est une obligation puisque si vous rentrez dans ces salles là il y a des mares d’eau, ça veut dire que ça coule à flot, donc si ce n’est pas rénové sincèrement je ne sais pas comment on va terminer l’année. Heureusement que c’est peut-être la fin de la saison des pluies sinon ce n’était pas bon » indique-t-il.
En lui proposant de solliciter une aide afin de secourir l’école, Fara Kelai Kamano ironise avant de le faire, car cela a toujours été son appel « ah alah ahah aha…. C’est toujours le même appel, toujours la même chose, sincèrement ils n’ont qu’à venir en aide pour que l’école soit rénovée en totalité puisque tous les bâtiments sont en état de délabrement » a-t-il lancé.
L’image que présente le collège de Filira ne correspond pas à une infrastructure à même d’accueillir sereinement des élèves. Une image qui contraste fortement avec la réputation de zone économique spéciale de la région de Boké.
Seydouba Bangoura 620 236 416