Malgré les efforts fournis par le département de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation pour rehausser le niveau des apprenants guinéens, la chute du niveau des apprenantes ne fait qu’augmenter d’année en année. A Labé, les acteurs impliqués dans le domaine de l’éducation se préoccupent de la situation.
Elève en classe de 8ème année, Fatoumata Diallo essaie d’expliquer les causes de cette régression « on a inculqué dans nos mémoires qu’on apprend à l’école que juste le temps d’avoir un mari qui va finalement s’occuper toi. Cela fait que de nombreuses filles n’ont pas le niveau. A cela s’ajoute le manque de suivi des parents à la maison. Dans la plupart des cas les parents préfèrent s’occuper des garçons et laisser les filles pour compte » déplore-t-elle.
De son côté, Abdoulaye Ousmane Diallo enseignant estime que les travaux ménagers affectent considérablement les études de la jeune fille « je pense que l’occupation des filles à la maison par les travaux ménagers ne jouent pas en faveur de la formation. Le faible niveau des filles à l’école se situe à plusieurs niveaux. Si nous prenons le côté parental à la maison, parfois les filles sont souvent déléguées par leurs parents pour les travaux de ménage. Et pourtant elles peuvent bien apprendre les cours à la maison tout comme les garçons » indique-t-il.
Même réaction chez certains parents d’élèves. Selon maître Boubacar, les filles doivent être accompagnées dans leur formation « en famille, on doit faire en sorte que les filles soient formées comme les garçons. Elles ont des droits aussi. Il faut que chacun puisse jouer pleinement son rôle » lance-t-il.
Ces dernières années le taux d’admission des filles dans les écoles lors des examens est jugé faible. Reste à savoir si les mesures prises par les autorités en faveur de la scolarisation de la jeune fille vont porter fruit.
Alpha Moussa Dieng