Le retard dans le paiement des primes destinées aux enseignements contractuels pose un véritable problème dans de nombreux foyers. Dans la préfecture de Labé, les femmes qui évoluent sur le terrain en tant que contractuelles disent tirer le diable par la queue. Sans rémunération depuis l’ouverture des classes en octobre dernier, ces femmes se tournent vers le Président de la transition.
Réagissant sous anonymat, madame X enseigne dans la sous-préfecture de Popodara. Quand elle avait entendu l’annonce du MATAD la semaine dernière concernant le démarrage de leur paiement, la jeune dame avait une lueur d’espoir. Cependant, cette joie n’a été de courte durée « nous étions en fin de congés. Le 02 beaucoup se préparaient pour rentrer à leur lieu de travail pour reprendre les cours. Pour nous, le gouvernement allait prendre du temps encore avant de commencer à nous payer. Subitement on a vu le communiqué et nos responsables nous ont dit de préparer nos dossiers et partir à la préfecture le 05 janvier. C’est ce qu’on a fait et ce jour nous sommes restés toute la journée et personne n’est venue, pire au niveau des autorités personne ne pouvait nous situer à la préfecture mais aussi à la DPE. Finalement nous qui avons des proches on est allé passer la nuit chez eux et d’autres étaient sous la belle étoile. C’est irrespectueux de leur part nous sommes des humains quand-même » nous confie-t-elle.
Ces enseignants contractuels ne perçoivent pas à la fin du mois le SMIG mais ils se donnent à fond pour aller enseigner loin de leurs familles comme le précise une autre dans la même situation en état de famille qui a aussi parlé sous couvert d’anonymat par peur des sanctions administratives « nous avons travaillé les trois mois sans relâche et sans aucune mesure d’accompagnement de l’Etat. Dans notre commune rurale, on donne 400 mille aux contractuels, vous imaginez bien avec le coût de la vie. Apparemment nous vivons dans des difficultés. Nous avons abandonné nos maris, nos enfants ici pour aller dans ces localités afin de servir la nation. Nous respectons notre engagement et l’Etat aussi doit faire autant » indique-t-elle.
N’ayant aucun saint se vouer, ces enseignantes contractuelles demandent au Président de la transition de s’impliquer pour trouver une solution à ce problème qui occasionne l’arrêt momentané des cours dans la plupart des écoles publiques de l’intérieur du pays depuis le début de l’année 2023.
Alpha Moussa Dieng