À Boké, l’annonce du gouvernement de la transition d’entamer les travaux de construction et de bitumage de la route nationale BOKE-QUEBO distante de plus de 100 kilomètres, provoque des troubles chez les conducteurs de taxi-moto. Si beaucoup de commerçantes se réjouissent de cette décision, pour les jeunes conducteurs de taxi-moto de la commune urbaine démontrent plutôt une menace pour leur emploi. Pour information, cette route très dégradée en piste rurale n’a jamais été goudronnée et seuls les motos pratiquent ce tronçon.
Cette volonté du Président de la transition de mettre le bitume sur la route nationale Boké-Quebo qui relie la Guinée à la Guinée-Bissau passe largement chez les citoyens et les commerçants qui rencontrent assez de difficultés sur ce tronçon surtout pendant les grandes pluies. Aïssatou Barry fait le commerce entre les deux pays « c’est une bonne nouvelle pour nous qui fréquentons régulièrement cette route pour aller faire le commerce. Je prends les habits ici pour revendre là-bas, mais c’est avec beaucoup de difficultés que je fais mon business, la route est très mauvaise, parfois même nous faisons trop d’accidents et surtout quand c’est la saison hivernale, les glissades et les pannes de motos. Donc ce serait vraiment une très bonne chose pour nous une fois que cette route sera réparée » a-t-elle dit.
Mariam Sylla elle, va chercher les produits halieutiques en Guinée-Bissau et venir revendre à Boké. Comme son prédécesseur, elle décrit le calvaire dont elle a toujours été victime « la route là est longtemps restée comme ça, sinon même au temps d’Alpha Condé on a entendu parler de sa réparation donc nous souhaitons que cette fois-ci que ça soit une réalité, c’est le plus court chemin mais elle est impraticable c’est pourquoi nous prenons les motos parce que les véhicules n’acceptent pas d’aller, les motos on paie cher et il y a trop de barrages. A chaque barrage on paie de l’argent de 50 jusqu’à 100 mille, sans compter le transport au-delà de 300 mille y compris le prix de nos bagages, mais tout cela pourrait réduire si seulement la route est réparée » précise-t-elle.
La route Boké-Quebo distante de 108 kilomètres, pratiquement c’est la voie la plus proche pour relier la Guinée-Bissau. Mais vu qu’elle n’a jamais bénéficié de bitume avec son état impraticable, fait que les véhicules ne pratiquent pas cette route et même sa ligne est inexistante à la gare routière de Boké, seulement les motards qui la pratiquent. Une fois bitumée, les passagers pourront emprunter les véhicules avec un moindre coût que les mototaxis, ce qui va forcément impacter l’activité des jeunes conducteurs, affirme Ibrahima Koulibaly « on ne peut pas se réjouir avec cette décision, c’est bon quand même de réparer cette route, mais nous serons obligés de garer une fois que la route sera réparée, parce que personne ne prendra les motos et laisser les véhicules, donc on n’aura plus de travail. Que le Président Mamady Doumbouya nous aide à avoir d’autres travaux, parmi nous il y a des diplômés, des mariés et c’est ici on gagne notre dépense » a-t-il rappelé.
La construction de cette route longtemps sollicitée par les habitants de Sansalé, va sans doute réduire leur calvaire pour rejoindre la ville de Boké mais aussi pour les commerçants qui font le commerce transfrontalier entre les deux pays. Toutefois, le bonheur des uns fait forcement le malheur des autres.
Seydouba Bangoura 620 236 416