En République de Guinée, elles sont nombreuses ces jeunes femmes qui sont jugées à travers leur style vestimentaire. Si celles qui portent des habits qui montrent certaines parties de leur corps sont traitées de filles de mœurs de légères, il y a une autre catégorie de femmes qui sont stigmatisées. Il s’agit de celles qui sont voilées. Qu’il s’agisse du voile intégral ou de la couverture de la tête montrant juste le visage, ces femmes ont du mal à intégrer dans la société contemporaine notamment dans l’obtention d’un emploi. Déjà le combat pour l’émancipation de la femme est un véritable casse-tête pour les activistes pour la défense des droits des femmes notamment les féministes, celui des femmes voilées en est un autre.
Étudiante en licence 3 dans une université de la place, mademoiselle X est une jeune femme de la vingtaine qui a le voile intégral. Réagissant sous anonymat, elle est rejetée par sa propre famille.
« Depuis que je me suis voilée, j’ai été rejetée par ma propre famille. Parce que c’est quelque chose qui ne se trouve pas dans la famille. Le fait que ça ne se trouve pas dans la famille, on pense que toute femme qui se voile est une femme de ménage. C’est une femme qui est rejetée, donc j’ai été rejetée par ma famille. Ils ont refusé de me soutenir. Pourquoi ? Parce que pour eux si on me soutient ça devient du vide, ça n’aura pas d’importance, quand je finis mes études je ne ferai rien » témoigne-t-elle.
Cette stigmatisation n’a pas découragé mademoiselle X de faire son rêve. La courageuse jeune femme étudie dans une université de la place pour servir de modèle à toutes ces femmes voilées qui sont victimes du rejet « à l’université je ne rencontre pas de difficultés, mais au lycée oui. Lorsque je faisais la terminale j’avais eu assez de difficultés dans mon établissement à cause de mon voile. Parce qu’on n’acceptait pas le voile, du coup on me chassait, je revenais finalement ils m’ont laissé suivre mes cours » indique-t-elle.
Mademoiselle X estime que les femmes voilées ne sont pas à rejeter car ce n’est pas leur cerveau qui est couvert plutôt la tête. Elle invite à cet effet, l’Etat de donner les mêmes chances de réussite à toutes les jeunes filles qui veulent étudier ou travailler, qu’elles soient voilées ou non voilées.
Soumah Naby 666-144-250