En prélude à la célébration de la journée internationale des droits de la femme prévue le 08 mars prochain, la commission Nationale des Femmes travailleuses de Guinée et les autres Actrices de la société civile ont tenu ce mercredi 01er mars à Conakry, une cérémonie de plaidoyer auprès du gouvernement guinéen pour la ratification de la convention 190 de l’organisation internationale du travail (OIT). La cérémonie a regroupé les acteurs de la lutte contre les violences faites aux femmes et filles, les institutions nationales et internationales, les membres du gouvernement et du conseil National de la transition (CNT).
Cette convention relative aux harcèlements et les violences en milieu du travail, permettra de protéger les travailleurs dans tous les secteurs: << notre Pays a adopté et ratifié plusieurs conventions et fait assez d’efforts pour s’y conformer. Malgré cela, la Guinée se trouve parmi les huit (8) Pays ayants les plus grands inégalités de genre dans l’espace de l’Union africaine. Jusqu’à présent le nombre de cas de violence, de viol, de mutilation génitale féminine et mariage précoce et coup forcé ne cessent d’augmenter. La convention 190 appelle les gouvernements à sécuriser le travail pour tous. En reconnaissant le droit pour tous, en reconnaissant le droit à un mode de travail libéré des comportements, des pratiques et des menaces inacceptables>>, a indiqué Soffi Kourouma porte-parole.
C’est pourquoi au nom des Femmes travailleuses, elle demande au gouvernement guinéen la ratification de la convention 190: <<À l’occasion de la célébration de la journée internationale des droits de la femme, la femme de la Guinée demande à son excellence colonel Mamadi Doumbouya, président du CNRD, Chef de l’État, président de la transition, chef suprême des armées de bien vouloir déclarer la « tolérance zéro » pour toutes les formes de violence basées sur le genre, de viol, de harcèlement sur tout le territoire de la Guinée. De bien vouloir prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir, repérer et éradiquer ce fléau. Au premier ministre chef de gouvernement, de bien vouloir soumettre au conseil National de la transition (CNT), la convention 190 en vue de sa ratification par la Guinée et l’élaboration des lois organiques (…). Le combat pour le droit des femmes est l’affaire de tous>> a-t-elle lancé.
Dans son discours de circonstance, la Ministre de la Promotion Féminine, de l’Enfance, et des Personnes Vulnérables a promis des efforts afin que les bourreaux des violences faites aux Femmes soient punis à la hauteur de leur forfaiture:<<Femmes de Guinée, je voudrais vous proposer que nous puissions être ensemble. C’est ensemble que nous serons fortes, nous sommes 52% de la population, mais si nous sommes en minorité parce que tout simplement chacune ou certaines femmes sont de tel bord, de telle association, de telle autre ONG on n’y arrivera pas. Mais si nous nous mettons ensemble, nous serons plus fortes que jamais. Je me battrais pour que tous ceux qui vont être retenus soient jugés et condamnés. Aujourd’hui on rend grâce à Dieu parce qu’avec la volonté du chef de l’État les peines ont évolué, aujourd’hui on ne prend plus les peines minimales, maintenant les condamnations vont de 10 ans à 20 ans>>, a rassuré Aïcha Nanette Conté.
Vu l’importance de cette convention en milieu social, Hadja Maïmouna Yombouno, 1ère vice-présidente du CNT rassure que la convention sera adoptée à l’unanimité par son institution: <<au sein de conseil National de la transition qui est l’organe législatif de cette transition en cours, nous sommes avec une majorité de 80% des acteurs de la société civile. Je peux vous dire tout simplement que votre convention que vous avez donné sera la bienvenue au CNT. Nous allons l’appuyer, elle va passer en plénière et elle va être votée à l’unanimité. Je prends cet engagement au nom de tous les conseillers Nationaux et du président du conseil National de la transition qui est un homme sensible au genre>>, a-t-elle promis.
Cette cérémonie est marquée par la remise des documents de plaidoyer aux différents acteurs concernés.
Compte rendu fait par Soumah Naby et Hawadine Diallo