L’extraction du gravier est une activité génératrice de revenu pour plusieurs femmes de la commune urbaine de Kindia. A Koliady 2, Fatoumata Camara une femme atteinte d’albinisme, s’est lancée dans ce travail généralement pratiqué par les hommes pour subvenir à ses besoins. Réagissant à notre micro, cette dame explique le calvaire qu’elle rencontre dans cette activité.
Autrefois commerçante, Fatoumata Camara est une jeune mère, veuve et atteinte d’albinisme. Elle extrait du gravier pour pouvoir subvenir à ses besoins et ceux de ses enfants. Munie d’une pioche, de la pelle et d’autres instruments de travail, elle n’a pas peur d’aller au fond du trou pour extraire les cailloux.
« Avant je pratiquais le commerce mais quand j’ai perdu mon mari, j’ai perdu mon capital économique, je n’avais plus de source de revenu et j’ai des enfants à nourrir c’est ainsi, j’ai décidé de me lancer dans l’exploitation de la carrière pour pouvoir survivre. En toute sincérité c’est une activité qui n’est pas du tout facile surtout pour nous les femmes. Ce n’est pas un travail de femmes ça mais comme je n’ai pas le choix je suis obligée » précise-t-elle.
Avec sa peau fragile, dame Camara a une stratégie pour ne pas s’exposer aux rayons solaires « le matin je viens très tôt pour creuser avec la pioche après j’utilise la pelle et le tamis pour séparer la terre du gravier. Comme actuellement le soleil est ardent et mon corps ne résiste pas au soleil c’est pourquoi je viens tôt et à partir de 12h je rentre. Si c’est n’est pas le ramadan, je reviens le soir mais pendant ce mois je travaille seulement le matin car je suis en jeûne » explique-t-elle.
Dans cette activité, la veuve gagne peu comparativement à l’effort qu’elle fournit. Elle est obligée d’accepter cet état de fait pour survivre « pour avoir un chargement de gravier, je peux travailler une semaine et le chargement est vendu à 200.000 GNF. Généralement d’ici que je ne finisse de travailler j’ai déjà fini de manger l’argent, parce que c’est dans ça que je nourris la famille, si les enfants tombent malades je les envois à l’hôpital ou j’achète les médicaments pour moi. Je demande aux autorités à tous les niveaux, les personnes de bonne volonté de nous aider pour sortir de cette situation » dit-elle.
Au-delà des difficultés liées au travail, Fatoumata Camara est exposée au paiement des taxes. Selon nos informations, elle paye la taxe au service Eaux et forêt, au service mines mais aussi aux propriétaires des parcelles où l’exploitation se fait à ciel ouvert à hauteur de 50.000 GNF par chargement.
Le chef de quartier de la localité quant à lui, déplore la présence de ces femmes et ces enfants à la carrière de graviers. Il accuse la pauvreté.
Mamadou Samba Diallo 620135213