L’humanité a célébré ce 03 mai, la journée mondiale de la liberté de la presse. Une journée qui permet à toutes les parties prenantes d’évaluer les acquis mais aussi les manquements liés dans le métier du journalisme. En république de Guinée, elles sont nombreuses ces femmes qui se sont lancées dans ce métier malgré les difficultés liées dans ce domaine. La plupart d’entre elles sont mariées et ont des enfants. Parmi celles-ci figure Mme Baldé Mariama Djouldé gérante de RYAMA Social Entrepreneur qui est un média spécialisé dans l’information liée à l’entrepreneuriat mais aussi un côté communication sur le community management pour les PME.
Si plusieurs femmes journalistes ont abandonné le métier à cause du foyer et les charges qui y sont liées, dame Mariama Djouldé quant à elle a tenu le cap. C’est en 2014 qu’elle s’est lancée dans ce noble métier à travers la presse écrite au niveau du quotidien La République. Dès lors, la brave femme fait de son mieux pour se hisser haut dans la sphère médiatique guinéenne.
« Femme et journalisme, on l’exerce difficilement, on n’a pas les mêmes engagements, les mêmes responsabilités malgré tout ceci on n’est pas traitée au même niveau concernant le salaire donc c’est difficile surtout si elle a des enfants. Tu dois consacrer du temps d’abord à toi, ton mari, tes enfants, au foyer, il y a la belle-famille, les cas sociaux, le boulot, la vie sociale quand tu décides d’être active dans des ONG donc c’est plusieurs casquettes que tu retrouves sur ta tête » explique-t-elle.
Constatant tous ces aspects liés à la femme journaliste et de son ménage, Mariama Djouldé a fait un recul pour mieux se réorienter « avec un média qui traite tous les sujets vous n’avez pas le temps, vous travaillez tous les jours, je n’avais pas de repos ni pour mes enfants et mon mari, je pouvais rester jusqu’à 1h du matin derrière l’ordinateur en quête de l’information. C’est ainsi que je me suis spécialisée avec RYAMA Social Entrepreneur que j’ai créé. J’ai dû opter cela, aujourd’hui Dieu merci j’arrive à concilier mon foyer, mon boulot et ma vie active » indique-t-elle.
C’est pourquoi d’ailleurs, elle lance une invite à toutes ces femmes, jeunes filles qui veulent se lancer dans le journalisme « si tu n’as pas le sens de l’engagement, faire un calendrier tu risques de te retrouver surchargée et ne pas être productive. En tant que femme, on peut concilier boulot et foyer, maternité et boulot, vie active et boulot donc si on se planifie on peut réellement concilier les deux » notifie-t-elle avant de renchérir.
« Le journalisme il faut le faire par passion et par amour. Vous pouvez ne pas traiter tous les sujets mais vous vous spécialisez dans un domaine spécifique et à chaque fois on peut vous appeler pour réagir sur ce domaine. Je pense que c’est une option que les femmes journalistes devraient envisager pour faire le métier » suggère-t-elle.
Concernant la journée mondiale de la liberté de la presse, Mariama Djouldé Barry déplore les mauvaises conditions que traversent les journaliste en république de Guinée « les journalistes sont dans les mêmes conditions notamment les difficultés d’accéder à certaines informations, ils exercent dans des conditions très difficiles le plus souvent certains n’ont pas un contrat de travail, d’autres ne reçoivent que des primes ce qui conduit la plupart à quémander ou de se lancer dans des pratiques qui n’honorent pas le métier. Malheureusement la Guinée a régressé d’un rang, de 84ème l’année dernière cette année on est 85ème. Malgré tous les efforts, les autorités doivent redoubler d’efforts pour nous hisser encore plus haut » sollicite-t-elle.
Au terme de l’entretien, la gérante de RYAMA Social Entrepreneur invite les femmes de faire valoir leurs compétences, de se hisser vers le haut parce qu’elles le méritent.
Hasso Bah