Halimatou Baldé femme politique, écrivaine, apporte une certaine compréhension sur le féminisme. Un mouvement qui est mal perçu en République de Guinée. Dans cette tribune, elle fait des éclaircissements sur ce noble combat de promotion et protection de la femme.
« Contrairement à la perception d’assez de personnes, le féminisme n’est pas un combat contre les hommes, des coutumes/mœurs ou une catégorie sociale précise. Il n’est qu’une lutte pour l’émancipation de la femme.
Dans ce combat pour l’épanouissement de la femme, il y’a des revendications qu’on peut résumer en ces termes : Egalité, Equité, lutte contre les VGB, MGF etc…
En ce qui concerne l’égalité : nous demandons une égalité de chance en terme de formation, d’emplois et des perspectives d’avenir. Nous voulons au même titre que les hommes, avoir le droit à l’éducation, à une carrière professionnelle et d’avoir des projets d’avenir pour notre émancipation. Ce qui revient à dire que le ménage ne sera pas notre unique activité.
Pour l’équité, au lieu d’être considéré comme un être inférieur, nous voulons que la femme soit considérée comme un humain tout court. Nous exigeons le respect des droits de chacun dans la différence de genre. Nous voulons qu’entre hommes et femmes, qu’il y ait une question de complémentarité et non de supériorité. Homme ou femme, que chacun soit pris comme un humain qui a des droits qui doivent être respectés. Que chacun entre en possession de ses droits sans aucune discrimination basée sur le genre.
En ce qui concerne les pratiques combattues : nous luttons contre toute pratique qui ne favorise pas l’épanouissement de la femme. Qui porte atteinte à notre intégrité physique ou morale. Comme le VIOL, les VGB( violences basées sur le genre) qui font des nombreuses victimes chaque année.
En ce qui concerne le mariage, nous ne menons aucune lutte contre lui. Nous voulons plutôt que celui-ci se fasse entre des adultes consentants au lieu qu’il soit imposé à l’un d’eux ou que l’un d’entre eux soit mineur.
Surtout, nous ne combattons aucune religion. Nous dénonçons plutôt les mauvaises interprétations qui visent une domination psychologique de la femme, dans l’optique de lui faire accepter des pratiques injustes au nom de la religion. Aucune religion n’incite au mépris et à l’injustice envers la femme. Elles appellent plutôt à la bienfaisance envers elle et tous les humains.
Sachant que chaque société a ses réalités et particularités, le féminisme dans ses revendications, varie d’une zone à une autre d’où l’existence de plusieurs courants. Les femmes africaines ont des revendications différentes de celles occidentales dans plusieurs domaines, d’où l’afro-féminisme.
Il n’encourage nullement la dépravation.
Halima Rama Balde écrivaine