La conduite d’engins lourds est un métier destiné en grande partie aux hommes. Rares sont ces femmes qui excellent dans ce domaine avec amour et passion. Dans la commune urbaine de Kindia, Marie Achel Haba âgée d’une vingtaine d’années a opté pour la conduite d’engins lourds.
Passionnée depuis son enfance, mademoiselle Haba n’a pas fait de hautes études. Elle s’est plutôt concentrée sur son rêve qui est de conduire les engins lourds. Pendant qu’elle était à l’école primaire elle abandonnait les cours pour aller apprendre à conduire. C’est ainsi fraîchement arrivée au collège notamment en 7ème année Marie a décidé de prendre son destin en main en abandonnant l’école au profit de la conduite.
Ayant la maîtrise de 3 machines notamment le compacteur, le chargeur et le poclain, Marie est fière de son exploit. Actuellement, elle évolue au sein d’une entreprise de travaux publics.
« J’ai aimé ce métier depuis mon enfance. Souvent quand les sociétés venaient dans notre village pour travailler, j’abandonnais les cours pour suivre les conducteurs parce que j’ai l’amour des engins. Mon rêve est d’être formatrice, le savoir que j’ai aujourd’hui j’aimerais partager cela avec les autres filles de mon pays. C’est pour cela je voudrais que l’État construise une école où on apprend à conduire. Cela me permettra d’être formatrice car quand je vieillis je ne pourrai plus conduire » dit-elle.
D’ailleurs, elle a commencé à partager son savoir notifie-t-elle « aujourd’hui je sais que certaines filles commencent à s’intéresser à cette activité. D’ailleurs j’ai reçu une fille de 16 ans comme apprentie, donc je vais l’apprendre à conduire gratuitement et s’il y a d’autres filles qui veulent apprendre la porte est grandement ouverte » lance-t-elle.
Malgré cette volonté qui l’anime et l’expérience, elle se voit refusée par certaines entreprises mettant sa féminité en avant « il y a beaucoup de sociétés en Guinée qui refusent les femmes. On nous dit qu’on ne peut pas travailler dans ces sociétés parce qu’on est femme. Ce n’est pas normal. Si une femme a pris le courage d’apprendre un métier elle a la maîtrise, ils doivent accepter. La plus grande difficulté que nous rencontrons en Guinée c’est ça » Déplore-t-elle.
Souvent réservé aux hommes, Marie Haba pratique ce métier depuis 2011. Elle est déterminée à aller jusqu’au bout de ses rêves.
Mamadou Samba Diallo 620135212