A Kolaboui, le nouveau marché construit à travers le Projet d’Appui aux Collectivités Villageoises (PACV) depuis 2017, souffre toujours pour être opérationnel. L’endroit est abandonné alors que les femmes continuent à se bousculer au marché central de Kolaboui pour manque de places. Les femmes très déçues disent avoir mené plusieurs démarches à commencer au temps du maire Ansoumane Zito qui a été débarqué et toute son équipe pour faute de gestion et de détournement d’argent et cette nouvelle délégation spéciale qui est désormais aux affaires de la commune. Elles tirent la sonnette d’alarme et appellent les autorités à ouvrir ce marché.
Le nouveau marché situé dans la palmeraie à l’extrémité de la route nationale et les rails a été construit en 2017 par le Projet d’Appui aux Collectivités Villageoises PACV à hauteur de 397.320 mille francs guinéens. Après la fin des travaux, l’édifice a été inauguré la même année et mis à la disposition de la mairie. Malheureusement il n’est toujours pas opérationnel au grand dam des vendeuses de la localité qui se bousculent au marché central pour insuffisance de places alors que ce nouveau marché comporte deux grands hangars et deux toilettes de 6 cabines chacune séparée (hommes et femmes). Sur les lieux, l’infrastructure végète dans les herbes, les citoyens profitent pour faire des cultures de patates douces, toutes les portes des 6 cabines de toilettes sont volées et les soubassements de boutiques sont visibles. Mariam Fofana, présidente des femmes et gestionnaire du marché central de Kolaboui, appelle l’autorité de les aider à ouvrir le nouveau marché, ensuite elle donne la situation de sa rencontre avec le nouveau président de la délégation spéciale.
Tout d’abord elle exprime les difficultés de l’ancien marché avant d’aborder le sujet de nouveau site construit et abandonné depuis 2017 « nous sommes confrontées à des difficultés dans ce marché, si c’est le jour du marché hebdomadaire les dimanches on ne peut même pas respirer ni même se mouvoir tellement qu’il y a trop de monde, il y a un endroit au sein même du marché où les véhicules en provenance de Kamsar, de Conakry et de Boké se garent et il n’y a pas où s’assoir, c’est trop restreint et petit comme marché pour la population actuelle de Kolaboui » a-t-elle dit.
Plus loin Mariam Dabo plaide au nom des femmes à l’endroit de l’Etat pour avoir un nouveau marché « nous sollicitons l’appui de l’Etat et le président de la transition Colonel Mamadi Doumbouya de nous aider à ouvrir notre nouveau marché, nous n’avons pas de marché parce qu’il n’y a pas de places ici, l’autre fois nous avons été dans ce nouveau marché désherber les lieux et répartir les places mais jusqu’à présent nous n’avons pas eu de suite favorable. Nous avons aussi rencontré le nouveau maire et partir voir le domaine, mais nous avons constaté qu’ils ont vendu aux privés de construire des boutiques, mais le jour où nous allons nous révolter nous les femmes, allons détruire tous ces magasins parce qu’on se demande comment nous allons vivre si on n’a pas de places, vue que les boutiques ont occupé toutes les places » a-t-elle averti.
Le président de la délégation spéciale de Kolaboui nommé d’il y a pratiquement 100 jours ce mardi 03 octobre 2023, justifie les raisons qui retardent l’opérationnalisation de ce nouveau marché et informe les démarches effectuées auprès des autorités de Boké et les entreprises minières «En ce qui concerne le marché ça été construit par l’équipe sortante, vraiment ils ont beaucoup fait mais ce n’est pas facile parce qu’il n’y a pas d’accès, du côté des rails il n’y a pas de routes et de l’autre côté vers Babadia il n’y a pas d’accès. La dernière fois nous avons même dit à la CBG de nous aider à avoir un second passage au niveau de la Gare » explique-t-il.
Selon cette autorité locale, il y a un autre problème plus important que celui du marché « il faut avoir le courage de le dire Kolaboui n’est pas lotis et c’est la plus grande difficulté que nous avons actuellement. Si vous voyez que même maintenant les gens pleurent qu’ils n’ont pas le courant c’est parce que ce n’est pas lotis, on se bat d’abord auprès de l’État pour qu’ils viennent nous aider pour lotir Kolaboui. Si nous avons ça, tous les véhicules par exemple qui quittent à Kamsar peuvent passer par là et rejoindre la route nationale pour aller à Conakry, ils n’ont pas besoin d’aller jusqu’au rond-point. Cela mobilise les gens et dès que les taxi-maitres viennent automatiquement la population vient, mais on ne peut pas faire venir la gare routière et les magasins par-là il n’y a pas de route. On a parlé avec l’ANAIM de mettre tous les moyens pour nous aider à trouver un deuxième passage pour soulager l’autorité communale. Nous trouvons que si nous avons ça on n’a pas besoin d’aller avec la pression pour faire venir de force les femmes ou les taxi-maitres. C’est ce que nous voyons comme solution pour amener les gens à faire occuper ce nouveau marché» a-t-il prévenu.
L’actuelle équipe dirigeante de la délégation spéciale de Kolaboui attend toujours la réponse de la part de l’agence nationale de l’aménagement des infrastructures minières et quelques entreprises chinoises évoluant dans les mines. Youssouf Bangoura compte poursuivre les démarches jusqu’à la satisfaction de leurs besoins « on n’a pas reçu une réponse d’abord mais nous allons toujours continuer à écrire, si nous n’avons pas la réponse on va écrire à Boké en suivant la hiérarchie, le préfet, le gouvernorat et on va remonter l’information jusqu’à Conakry. Nous nous sommes même adressés aux chinois qui travaillaient sur la route de Boké-Kolaboui dont les travaux sont à l’arrêt, mais ils nous ont dit d’attendre après les grandes pluies au mois d’octobre ils vont reprendre et nous aussi on va faire notre plaidoirie pour venir reprofiler cette route. Nous allons impliquer toutes les autorités afin de démarrer ce projet » a-t-il promis.
L’équipe de la délégation spéciale de Kolaboui à travers son président a enfin appelé sa population à les accompagner car pour lui, elle est leur unique force avant de s’adresser à l’État de les aider à trouver les moyens pour le lotissement la commune rurale de Kolaboui qui est un projet qui lui tient à cœur mais aussi le dégel des comptes de la municipalité.
Seydouba Bangoura 620 236 416