La sous-préfecture de Kolaboui regorge un grand espace de charbonnerie où plusieurs citoyens et touristes viennent pour se procurer du charbon et des bois morts pour les cérémonies. Dans ce dépôt, les femmes sont les plus concernées pour ce business. Une activité pourtant néfaste sur l’environnement et sur la santé de ceux et celles qui la pratiquent.
Le grand dépôt de charbon de bois et des bois morts se trouve au centre-ville de la commune rurale de Kolaboui derrière le commissariat central de police en face du poste électrique, le siège de la résidence du sous-préfet et de la maison des jeunes. Sur place, une centaine de sacs de charbon de bois et des bois morts sont visibles et des vendeuses sont installées dans des petits hangars de fortune. Sur les lieux, un agent du cantonnement forestier est présent et recouvre une taxe de mille francs guinéens par sac auprès de toutes les vendeuses alors qu’un sac est vendu aux alentours de 30 mille francs guinéens.
Mamaïssata Soumah l’une des vendeuses qui vit de cette activité explique les difficultés dont elles sont souvent victimes « Nous prenons les charbons dans les villages un sac à 20 mille et quand on vient ici nous donnons mille francs à l’agent eaux et forêts c’est après tout que nous revendons à 30 mille francs le sac. Nous avons des difficultés, parfois ce sont les colis des gens que nous prenons et après l’écoulement des charbons on retourne l’argent aux propriétaires, mais malheureusement nous sommes souvent victimes de vol ici. Même la nuit dernière les gens sont venus prendre plusieurs sacs de charbon, cela on ne peut même pas informer les propriétaires parce que nous sommes obligés de rembourser sinon nous allons perdre confiance. Nous n’avons pas quelqu’un pour faire la surveillance la nuit, chacun a été victime de vol ici. Nous demandons aux autorités de nous aider à trouver quelqu’un qui va contrôler ici pour nous ou de mettre un projecteur comme il y a le courant, parce que la nuit ici fait très obscure » lance-t-elle.
Sa collègue Kadiatou Camara elle aussi revend des bois morts qu’elle prend en chargement dans les villages reculés de la sous-préfecture de Malapouya. Elle explique les mêmes difficultés « je revends des fagots de bois, nous prenons des chargements de bois morts dans les villages entre 300 à 400 mille plus le transport à 500 mille que nous venons regrouper au dépôt que vous voyez, arriver ici on revend en détail, un tas à 5 mille jusqu’à 10 mille et parfois ce sont les boulangers et les gens qui ont des cérémonies qui viennent acheter, après l’écoulement on peut avoir l’intérêt jusqu’à 100 mille, mais il nous arrive parfois de trouver qu’il y a eu des gens qui sont passés derrière nous la nuit et ramasser nos fagots ce qui est notre grande difficulté ici » regrette-t-elle.
Le rôle des agents de cantonnement forestier est de veiller sur le couvert végétal et surtout sanctionner tous ceux qui contribuent à l’agression de l’environnement, tel que la coupe abusive des bois, les charbonniers ainsi que toutes les activités anthropiques de l’homme sur la nature. Mais très malheureusement la destruction du couvert végétal est palpable dans la sous-préfecture de Kolaboui sans la moindre réaction des agents eaux et forêts. Sur place d’ailleurs, l’agent présent se contente de réclamer une taxe de mille francs par sac à toutes les femmes à l’arrivée de chaque véhicule qui débarque.
Sergent-chef Laye Fofana chef de cantonnement forestier adjoint de la sous-préfecture de Kolaboui se justifie « je travaille avec les femmes ici, mais elles travaillent dans les difficultés, elles prennent des sacs de charbons dans les villages et quand elles arrivent elles payent mille francs par sac de charbon, seules les vendeuses de bois morts ne payent pas les taxes. Nous sommes actuellement deux agents au compte de la sous-préfecture de Kolaboui, mon responsable et moi, parfois nous interdisons les charbonniers, mais ceux qui font ce travail sont dans les villages à Gueraya, Hafia et Malapouya, mais quand les femmes ramènent ici la loi voudrait qu’elles payent la taxe et c’est ce que nous demandons parce que ces femmes-là vivent de ça. Normalement c’est interdit, mais souvent nous aussi nous leur disons à chaque fois de planter là où elles coupent ces bois » a-t-il dit.
Les activités anthropiques de l’homme sur la nature et surtout l’exploitation massive des entreprises minières deviennent de plus en plus fréquentes dans la sous-préfecture de Kolaboui et dans la région administrative de Boké ces dernières années. Conséquences, le climat de la localité est dorénavant très chaud alors qu’il était jugé doux dans les années antérieures tout cela par l’effet de l’agressivité sévère de l’environnement.
Seydouba Bangoura 620 236 416